Importer du poisson de Namibie : une faiblesse de l’État congolais ?

Dans le but de baisser les prix des produits de consommation courante, l’importation de poissons par le gouvernement avait été entérinée par le conseil des ministres. Mais l’arrivée des poissons de Namibie en RDC n’est pas du goût de tout le monde.

Je prends le cas de Youyou Muntu Mosi, une activiste d’origine congolaise qui fustige le fait que le gouvernement préfère acheter du poisson à l’étranger au lieu d’utiliser ces fonds pour développer une filière de pêche locale. Elle affirme que les rivières et lacs de la RDC sont suffisamment riches en ressources halieutiques.

Faux, rétorque un ancien ministre de la Pêche qui affirme que le manque de réglementation a fait fuir les poissons de nos lacs qui se sont réfugiés dans les eaux territoriales des pays voisins. Malgré cela, les pêcheurs congolais poursuivent ces poissons jusque là-bas. Ce qui entraine des incidents frontaliers récurrents, notamment avec l’Ouganda.

Mettre en place de vraies infrastructures de pêche

Il ne suffit pas d’acheter des bateaux de pêche pour prétendre développer la filière en RDC. Je me souviens de la descente du président à la cité des pêcheurs de Kinkole à Kinshasa. Ceux-ci ont plaidé pour obtenir l’appui du gouvernement dans l’achat de frigos pour conserver le poisson, car faute de cela, le poisson à peine pêché à défaut d’être consommé ou vendu pourrit.

Il ne s’agit pas donc simplement d’acheter des bateaux. Il faut à côté de cela développer la chaine du froid, les circuits de distributions et de contrôle.

Je me demande dès lors si, le but est de baisser les prix ou de chercher à développer une industrie locale de la pêche ?

La première option est plus réaliste et moins onéreuse, car la deuxième n’a jamais été mise en application en 61 ans d’indépendance. Encore faudra-t-il trouver des entrepreneurs congolais dans ce secteur, car chez nous, nous avons plus de commerçants que d’industriels.