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Indignés : levez-vous !

Depuis sa création, le 7 janvier dernier, ses membres prônent la non-violence dans leurs actions. Entretien avec Adrien Zawadi, l’un de ses responsables.

Quels sont les objectifs de votre mouvement ?

Nous avons un seul objectif principal : conscientiser et lutter en faveur de la défense des valeurs démocratiques et républicaines.

Quel est le statut juridique de votre mouvement et quel genre d’actions comptez-vous mener ?

L’appui juridique, c’est la constitution qui donne toutes les libertés : le droit de manifester, le droit d’opinion, le droit de se réunir. Tout cela découle de la constitution. Les actions que nous allons mener sont des actions citoyennes à la hauteur de ce que nous revendiquons. Vous ne nous verrez jamais sur la place publique, au cœur d’actions violentes. C’est contraire à notre idéologie.

Les autorités provinciales du Sud-Kivu affirment craindre que le Réveil des Indignés ne vienne « embraser » leur entité aussi. Or, vous prônez la non-violence dans vos actions. Concrètement, comment abordez-vous vos relations avec les autorités publiques ?

Puisque la lutte pour le changement existe au Nord-Kivu, peut-on dire que la Lucha a détruit le Nord-Kivu ? Filimbi est à Kinshasa. A-t-on embrasé cette ville ? C’est une peur sans raison. Nous persistons et signons : le Réveil des Indignés est un mouvement non-violent. La Constitution donne aux citoyens les moyens de revendication de leurs droits. Nous sommes respectueux des lois de la République. Nous sommes des citoyens instruits. Nous savons ce que nous voulons faire. Les autorités provinciales n’ont pas à s’inquiéter. Nous ne sommes pas des rebelles. Nous ne sommes pas un mouvement armé.

« Nous militons pour le changement dans le mode de gestion de notre pays »

Quel genre de relation entretenez-vous avec le Front Citoyen 2016 ?

Nous avons tissé des relations de partenariat avec le Front Citoyen 2016 car nous avons le même objectif : militer pour le respect de la Constitution et du principe de l’alternance démocratique en 2016. A ce niveau-là, nous avons des liens étroits. Nous avons salué d’ailleurs la création de ce front. Mais, il ne faut pas oublier que nous sommes des acteurs de la société civile. Et la société civile n’est pas là pour la conquête du pouvoir ! Nous militons pour le changement dans le mode de gestion de notre pays.

Il existe plusieurs mouvements citoyens en RDC. Quelle est la différence entre le Réveil des indignés au Sud-Kivu, la Lucha au Nord-Kivu et Filimbi à Kinshasa ?

Aucune de majeure. Les uns peuvent s’appeler Filimbi, les autres Lucha, et nous Réveil des Indignés. Notre combat va dans le même sens car la réalité sociale et politique est la même. Seul le contexte de chaque province est différent. Nous avons les mêmes objectifs : le changement aussi bien dans la vie des citoyens que dans la politique de gestion de ce pays.

Quelle est la position de votre mouvement par rapport au « dialogue » annoncé par le chef de l’Etat ?

Le dialogue est une valeur qu’il faut promouvoir. Mais nous sommes réservés par celui convoqué par le président de la République. Si l’on veut instaurer le dialogue en évoquant « chercher le mode de scrutin le moins coûteux » pour finalement le modifier, nous disons que cela frise le coup d’Etat constitutionnel. Nous nous réservons donc le droit de prendre part à ce dialogue…

Propos recueillis par Merveille Kakule Saliboko

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