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Les inondations à Kinshasa : à qui la faute ?

Les Kinois en ont ras-le-bol de voir de larges avenues transformées en étang ou en des rivières en furie. Les pluies de décembre, régulières sur la capitale, font que chaque noircissement du ciel crée la panique. D’aucuns évoquent les effets du changement climatique. Qu’en est-il réellement ?

La cause première des inondations est due à l’anarchie dans le peuplement de la ville. Des quartiers entiers ont poussé sans planification. Chacun construisant où il veut et comme il le veut.

Des constructions sur le passage des eaux

S’il y a régulièrement des inondations à Kinshasa c’est parce que les eaux de ruissellement ne savent par où passer. De nombreuses voies d’égout et de canalisations ont été enterrées par des constructions. Dans mon quartier, vers le camp Mimosa, un espace vert aménagé comme lieu de détente était le point de jonction des canalisations, mais également de lignes moyennes tension de la Société nationale d’électricité. Aujourd’hui, ce sont des immeubles de luxe qui ont remplacé la végétation.

Même situation du côté de la Gare centrale, où un immeuble inachevé obstrue l’écoulement vers le fleuve des eaux de pluie de la commune de Lingwala, entrainant des reflux d’eau en plein centre-ville.

Derrière la résidence du cardinal au centre Lindonge où j’ai vécu, la rivière est devenue comme de nombreuses autres à Kinshasa : un dépotoir public, où des immondices sont constamment déversées. Demandez aux habitants du quartier Mososo à Limete ce qui arrive quand il pleut.

Le désir de construire n’importe où a fait disparaitre l’essentiel des espaces verts existants à Kinshasa. Avec 9,965 Km2, environ 15 millions de Kinois se concentrent sur un espace de 1 100 Km2, laissant des communes comme Maluku presque vide. Le plan directeur des transports urbains prévoit un boom démographique plus important en 2030. Si rien n’est fait pour réhabiliter les rails et mettre en circulation le transport fluvial, Kinshasa deviendra invivable.

Réorganiser la ville ?

Une commune comme Gombe qui a moins de 100 000 habitants, mais où des millions viennent chaque jour travailler ou s’approvisionner démontre les limites de la politique urbaine qui a centralisé de nombreux secteurs d’activité. De l’avis de plusieurs urbanistes, la ville en de nombreux endroits est à détruire. Des communes entières ont été créées sur des sites marécageux, le cas de Makala, Ngaba et Bumbu. A cela s’ajoute que l’exode rural continue de faire affluer de nombreuses personnes vers la capitale.

 

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