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Jupiter, le musicien atypique de Kinshasa devenu star

Ici, au pays de la rumba congolaise, se lancer dans la musique n’est pas une garantie pour gagner sa vie. Jupiter, un musicien aux apparences d’une rock star, n’a pas hésité un seul instant à se lancer dans cet océan musical congolais rempli de gros « crocodiles » de la Ndombolo. Malgré un début de carrière difficile, le pari semble lui réussir.

Jupiter met le feu à la scène Grande Hall de l’Institut Français de Kinshasa, avant son départ pour la France, lors d’un concert présentant son album.

« Ma carrière débute à l’âge de 16 ans. Tout jeune, j’ai élu domicile dans les rues de Kinshasa. Dans les deuils, les cérémonies des rues j’ai côtoyé les shegués (enfants dits de la rue Ndlr) et je n’ai pas honte de le dire tout haut. C’est cette expérience qui a inspiré mon originalité aujourd’hui », nous a raconté Jupiter, de son vrai nom Jean Pierre Bokondji Ilola. Ce fils d’un ancien diplomate congolais en Allemagne de l’Est, à l’époque, a exprimé son envie de faire de la musique en percutant des boîtes de tomates, et faute de tambours, il utilisait des morceaux de bois en Europe où il vivait avec ses parents diplomates.

Jupiter, en pleine répétition bat son tam-tam, un instrument fétiche et unique pour la création des sons qu’il aime, Kinshasa 2012.

Attiré par ses racines congolaises, il décide de rentrer à Kinshasa où il crée le groupe « Bongo Folk » rebaptisé par la suite « Okwess international » jusqu’à aujourd’hui. « Je rêvais d’être un diplomate, comme mon père. Mais je me suis retrouvé dans ce monde de ‘’voyous’’, la musique ! J’essaie de guérir la planète, d’emmener les gens vers un autre univers par la mélodie du tam-tam que j’ai hérité de ma grand-mère  », relate Jupiter.

Général Rebelle pose devant son quartier général à Lemba, au début de son succès en 2012.

Une identité multiple et engagée

« Général rebelle », « l’homme des noirs et blancs »… Tous ces titres lui sont donnés par ses fans en fonction des qualités qu’ils ne finissent de découvrir en lui.  A ce sujet, Jupiter nous raconte : « Au début, j’étais pris pour un psychopathe, un ‘’illuminé’’, mais ma musique fonctionne sur mon rythme, je dénonce toute forme d’injustice ; j’interroge la place de la femme dans la société et me bat pour les opprimés. »

Jupiter célèbre la femme dans sa chanson « Nzele Momi » lors d’un concert à l’Institut français de Kinshasa, en octobre 2017.

A la conquête du monde

Avec son nouveau disque, « Troposphère13 », nom inspiré du programme aérospatial du pays, le « Général Rebelle » entraîne toute une génération de nouveaux musiciens engagés. Il rencontre un succès comme jamais auparavant. Ce qui l’amène à se produire sur des scènes africaines, européennes, australiennes… Un succès que l’artiste ne cesse d’attribuer à Demon Albran, l’homme qui lui a permis de sortir de l’ombre.

Le « Général Rebelle », dans ses moments de détente avec ses tam-tams fétiches peints aux couleurs de la République, Kinshasa 2017.

Jupiter demeure surtout positif et croit en lui-même. C’est ce qu’il explique : « Moi j’ai compris que mon destin allait changer mais je n’ai qu’un élément de ce changement : mon travail. Cette patience de plusieurs décennies vaut son pesant d’or aujourd’hui ; voyage, rencontre… Notre fusée a décollé et elle ne s’arrêtera pas de si tôt. »

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