Depuis sa démission en novembre 2015 du poste de gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, multiplie les sorties surprenantes. Entre apparitions sur internet et annonce de sa candidature à la présidence de la République, sa démarche est on ne peut plus populiste aux yeux de ses détracteurs. Le pouvoir profite de cette campagne de communication pour faire tomber le très populaire adversaire de Joseph Kabila. En mai 2016, Katumbi est conduit devant la justice pour des chefs d’accusations qui surprennent : selon le gouvernement, l’opposant aurait recruté des mercenaires pour déstabiliser les institutions de la République. Les positions se critalisent et beaucoup de Congolais soutiennent désormais l’opposant que le pouvoir semble vouloir anéantir.
Katumbi a tout à gagner
Nul n’est au-dessus de la loi. La présence de Moïse Katumbi devant la justice de Lubumbashi ne devrait pas alerter aveuglement les foules. Que Katumbi ait recruté des mercenaires ou pas, comme le ministre de la justice l’annonce, seule la justice en jugera. Mais la justice doit être indépendante ce qui paraît compromis dans le contexte actuel alors que le ministre de la justice commande en personne les enquêtes.
Je crois que la patrie mérite que Katumbi s’explique bien que ce soit à l’accusateur de prouver sa culpabilité, Katumbi a tout à gagner en démontrant son innocence. Si montage politicien il y a, c’est le moment pour Katumbi de triompher et de définitivement pousser à la porte Joseph Kabila, qu’il combat depuis son départ du Katanga.
Et si on se moquait de nous?
Le risque dans cette histoire, c’est qu’on découvre que cette bataille n’ait été qu’un jeu. Tout est possible au pays de Lumumba. L’idée que la population puisse se faire piéger par un procès monté de toutes pièces par des hommes qui sont en réalité partenaires fait écho chez beaucoup de Congolais, peut-être trop soupçonneux. Mais les revirements politiques sont fréquents en RDC.