Appelés à tort les « blagueurs », ces accros du net et amoureux des réseaux sociaux ont sensiblement influencé la presse grâce à leurs différentes publications. Ils ont donné, en temps réel, d’importantes informations sur la situation à travers des images, des vidéos ou des billets de blog. Ce jour-là, internet était congolais, la liberté d’expression aussi !
L’incident malheureux de l’histoire du net en RDC
Bien sûr, tout le monde n’a pas vu toutes ces choses d’un très bon œil. Aux environs de 18 heures, nous sommes nombreux à avoir reçu ce message sur nos ordinateurs ou smartphone : « vous n’êtes pas connecté au réseau ». Plus de connexion, le gouvernement venait de prendre la décision de couper internet sur toute l’étendue du territoire pour des raisons de « sécurité nationale ». Ainsi, tous les congolais ont été considérés comme de potentiels coupables et probables déstabilisateurs.
L’ère de la « surveillance 2.0 »
Cette date a marqué le début d’une nouvelle ère, celle de la « surveillance 2.0 ». Une époque où être actif ou activiste sur les réseaux sociaux ne nous permet plus d’être de simples anonymes. Exprimer ainsi ses convictions nous vaut d’être surveillé. Nous risquons des poursuites judiciaires, en témoigne les arrestations d’activistes pour « incitation à la haine ».
« Nos comptes twitter et facebook ont été piratés. On y a inséré des messages qui ne sont pas les nôtres », affirment deux autres jeunes activistes interrogés.
« Big Brother » ou « Fantômas » ?
Qui est derrière ces surveillances ? Qui s’immisce derrière nos droits, notre liberté d’expression ? Qui rentre dans nos ordinateurs et téléphones connectés ?
2016 est l’année des élections et/ou du dialogue. Plus on se rapproche de ces échéances, plus la surveillance s’accroît. Au rond-point UPN, à Matété en passant par le boulevard du 30 juin, des caméras de surveillance ont été installées sur les grandes artères et points sensibles de la capitale.
L’enregistrement obligatoire des abonnés de télécommunication
L’enregistrement obligatoire de l’identité des utilisateurs des services de téléphonie mobile pousse les kinois à s’interroger: « que fonts-ils avec ces informations ? » «Pourquoi ces nouvelles mesures ont-elles été prises en fin 2015 ? ». Mais la population n’a pas le choix, elle doit s’y conformer. Personne ne nous donne d’informations sur la façon dont nos données personnelles seront utilisées.
Nous sommes surveillés sur le net, filmés par des caméras publiques, nos informations personnelles sont enregistrées. Sommes-nous en train de vivre le scénario du roman Big brother ? Contrôlés au pas, au clic et à l’œil.