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Lambert Mende exige la fin de l’embargo sur les armes

Après les massacres de Beni qui ont fait environ 50 morts, le gouvernement de Joseph Kabila trouve un bouc émissaire pour justifier son incapacité à ramener la paix dans l’Est du pays.

Au cours d’une conférence de presse jeudi 18 août à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende a attribué cette situation d’insécurité à l’embargo sur les armes dont la RDC est victime depuis près de quinze ans. Lambert Mende réclame à cor et à cri la levée de cet embargo, afin de permettre aux Forces armées de la RDC de faire face aux groupes armés.

Parlant des rebelles ougandais ADF présumés auteurs des tueries de Beni, Lambert Mende déplore ce qu’il appelle le deux poids deux mesures de la communauté internationale, qui selon lui ne veut pas considérer le caractère terroriste de ces rebelles ougandais musulmans. « Les ADF sont des terroristes au même titre que Boko Haram et les Shebabs somaliens, ils nous mènent une guerre asymétrique », a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais.

Appel à la solidarité internationale

Kinshasa fait surtout remarquer le caractère international de ces combattants ADF et réclame la solidarité internationale pour les combattre. En dehors des Ougandais, il y a plusieurs nationalités dans ce groupe, affirme Lambert Mende, mentionnant des Éthiopiens, des Somaliens, des Rwandais, des Tanzaniens et même des Congolais de RDC.

Pour le gouvernement de Joseph Kabila, la communauté internationale doit aider la RDC à enrayer la menace terroriste sur son sol, de la même manière qu’elle le fait pour le Nigeria, le Mali, la Somalie… D’où cette demande de levée de l’embargo qui frappe le Congo-Kinshasa.

Lambert Mende a également déclaré en substance que jusqu’à présent, l’appui de la Monusco n’est pas à la hauteur du défi.

Cette question de l’embargo suscite des interrogations. Il y a quelques années, l’ancien porte-parole de la Monusco, Manodje Mounoubai avait confirmé que « l’embargo sur les armes imposé à la RDC en 2003 a déjà été levé depuis 2008, et que si embargo il y a, il concerne uniquement les groupes armés et non le gouvernement congolais. »

De son côté, Lambert Mende avait reconnu à l’époque que « juridiquement l’embargo était levé, mais dans les faits la RDC ne peut toujours pas acheter les armes auprès de ses fournisseurs habituels ».

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Les commentaires récents (1)

  1. D’une part, le ministre Mende reconnaît que juridiquement l’embargo a été levé et, d’autre part, il déclare que dans les faits la RDC ne peut pas acheter des armes, et en fin de compte il réclame la levée d’un embargo qui aurait déjà été levé, à la communauté internationale ! C’est à y perdre son latin ! Et c’est après quinze ans d’odieuses tueries qu’il hausse la voix ! Et durant toutes ces quinze années les FARDC se battaient avec ou sans armes ? Et quand la police tire sur les manifestants, d’où proviennent les armes ? Et les agresseurs, comment depuis plus de quinze ans font-ils entrer leurs armes dans un pays souverain ? Et les agresseurs deviennent subitement des terroristes ? Drôles de terroristes, qui ne revendiquent jamais leurs attentats ! Et il faudrait l’aide de la communauté internationale ? Et ce ne serait pas de l’ingérence dans les affaires internes d’un État souverain ? Trop d’interrogations. Je préfère m’arrêter ici, de peur de faire de mon commentaire un nouvel article !