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Le voyage de Ban Ki-moon, un tourisme politique ?

Bien entendu s’il n’y avait pas ces problèmes sérieux, il n’aurait pas organisé ces voyages. Il aurait peut-être recommandé un envoyé spécial. Ainsi, en RDC, la population s’attendait à ce que cette visite ait un impact fort et que Ban Ki-moon interpelle directement le président.

Lorsque nous avons appris la nouvelle de son arrivée, nous nous sommes posés beaucoup de questions. Pourquoi a-t-il choisi nos deux pays ? Que va-t-il apporter comme solution ? Va-t-il enfin mettre fin aux ambitions jugées anticonstitutionnelles de nos dirigeants ? Qu’est-ce qu’il va faire pour que ceux qui sont en fin de mandat, partent dans le calme sans emmener avec eux le sang de la population innocente ?

La déception !

Nous imaginions dans sa malette, une panoplie de solutions venues tout droit des génies de l’ONU. Solution dont la finalité serait peut-être un changement radical des comportements de nos dirigeants, pour migrer vers le respect de la constitution et de l’alternance au pouvoir. Mais sa visite nous a laissé un goût amer, d’inachevé. Il encourage le gouvernement de la RDC à privilégier le dialogue qu’il souhaite inclusif… Et pourtant, il aurait pu proposer des solutions plus concrètes comme : organiser les élections dans le délai imparti, plaider pour la libération des militants et activistes détenus pour s’être librement exprimé. Surtout, il aurait pu encourager l’alternance au pouvoir et rappeler l’importance du respect de la Constitution. Alors qu’on attendait plein d’innovations et de changements dans la mallette de Mr Ban Ki-moon, nous avons rencontré des scènes déjà vues, des discours déjà entendus et des solutions déjà proposées. Une sorte de « Remake Politique ».

…Et le calvaire a continué

On savait que le gouvernement tenait mordicus à organiser le dialogue. Ban Ki-moon n’a fait qu’enfoncer le doigt dans la même plaie et y ajouter une aiguille pointue : « le dialogue inclusif ». Pour les pauvres déplacés de guerre et les anciens enfants soldats devenus acteurs de spectacles pour touristes de la misère, l’avant Ban Ki-moon est égal à l’après Ban Ki-moon. Pauvres ils étaient, pauvres ils continuent à l’être. Face à cette crise, si le patron des Nations unies en personne n’a fait que constater les dégâts, qui pourra libérer ce peuple ? Quel bénéfice pouvons-nous tirer de ce voyage, nous le petit peuple ? « Wait and see ».

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