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Loi Tshiani : une menace pour la démocratie et l’unité nationale en RDC

La loi Tshiani, du nom de son initiateur Noël Tshiani, ancien candidat à la présidentielle de 2018, vise à réserver les plus hautes fonctions de l’Etat, dont la magistrature suprême, aux Congolais nés de père et de mère congolais. Cette proposition de loi, déposée à l’Assemblée nationale en juillet 2021, avait déjà été rejetée parce qu’elle viole délibérément la Constitution. Voilà qu’elle est remise à l’agenda de la session de mars du Parlement en 2023, suscitant une vive controverse dans le pays, alors que les élections sont prévues en décembre 2023. 

La satanée loi Tshiani, oui je prends position contre cette ineptie, repose sur l’idée que la loyauté à un pays est liée à la naissance de père et de mère Congolais. Mais cet argument est-il fondé ? Peut-on mesurer la loyauté d’une personne à son origine parentale ? Quels sont les critères objectifs qui permettent de déterminer si une personne est apte à exercer les fonctions de souveraineté ? Quels sont les risques d’une telle loi pour l’unité nationale et la démocratie ?

En effet, cette loi est perçue par l’opposition comme un moyen de barrer la route à certains candidats, notamment Moïse Katumbi, homme d’affaires et ancien gouverneur du Katanga. 

De prime abord, il faut rappeler que, selon la Constitution de 2006, la nationalité congolaise est une et exclusive. Cela signifie qu’une personne ne peut détenir une autre nationalité en même temps que la nationalité congolaise. Ainsi, tout citoyen qui aspire à être candidat à la présidence doit renoncer à sa double nationalité s’il en détient une. 

Ensuite, il faut souligner que la loyauté à un pays ne se réduit pas à une question de sang ou d’origine. La loyauté est une valeur morale qui se manifeste par le respect des lois, des institutions et des intérêts du pays. La loyauté se prouve par les actes et les engagements. Pas par le simple fait de naître. Il existe des exemples historiques et contemporains de personnes qui ont trahi leur pays d’origine ou qui ont servi fidèlement un pays d’adoption. Par exemple, Barack Obama, né d’un père Kényan et d’une mère Américaine, mais il a été le premier président noir des Etats-Unis et a défendu les valeurs démocratiques de son pays. 

A l’inverse, il y a eu des cas de personnes nées de deux parents congolais qui ont commis des crimes ou des détournements au détriment du peuple congolais. Bukanga Lonzo, 100 jours, Sicomines, 48 millions de dollars de la Snel, maisons préfabriquées, fibre optique… On pourrait passer des jours à lister les affaires de détournement de deniers publics par les Congolais de père et de mère. 

Enfin, il faut mettre en garde contre les conséquences néfastes d’une loi qui exclurait une partie des Congolais du droit de se présenter aux élections. Une telle loi serait contraire au principe d’égalité des citoyens devant la loi, qui est garantie par la Constitution. Tout le monde le sait. Le Parlement qui a rejeté cette loi la première fois, le sait. Surtout que la Constitution n’a pas été changée entre-temps. 

Cette loi ignoble créerait une discrimination fondée sur l’origine parentale, qui n’a aucun rapport avec les compétences ou les qualités requises pour diriger un pays. Elle diviserait inutilement les Congolais déjà en proie à une guerre dans l’est du pays sur fond d’une crise identitaire latente.

#VoteEtongaMboka 

 

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