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Lubumbashi : l’enfer des transports pour nos soldats

Ambulances, corbillards et camionnettes servent de temps en temps de moyens de transport aux éléments de la police et de l’armée à Lubumbashi. Il s’agit d’un phénomène nouveau, signe d’une grande pauvreté qui frappe ces agents de l’État dont pourtant la mission est de sécuriser la nation.

Les policiers et militaires congolais manquent de moyens. Il n’est donc pas étonnant de voir certains d’entre eux accrochés derrière un corbillard, ou rangés pêle-mêle dans une camionnette de l’armée (ou de la police), bien vieille et usée.

A Lubumbashi, quand une ambulance passe en faisant hurler son gyrophare pour demander le passage, parfois ce n’est pas pour une urgence sanitaire. L’armée et la police utilisent aussi les ambulances comme moyen de transport dans leurs interventions et pour leurs déplacements ordinaires.

Des corbillards servent de transports militaires

Les véhicules militaires encore en circulation sont vétustes, certains manquent de pièces de rechange ou sont le résultat d’un réassemblage des pièces de plusieurs autres marques de voiture. Le plus célèbre fourgon de la police à Lubumbashi est une camionnette blanche toute bricolée, et dont les portières proviennent d’une autre marque de véhicule.

Habitant au Bel-Air, un quartier situé à quelques encablures du camp Major Vangu de Lubumbashi, Archimède Kabangu exprime sa honte en voyant le genre de véhicules utilisés par les agents de l’ordre. « Au début, ça nous étonnait, mais maintenant on est même habitué à les voir perchés sur des camionnettes ou des corbillards », explique le jeune homme. Pour lui, ces engins de la mort constituent un danger permanent pour la population environnante.

Inacceptable grande pauvreté de nos soldats

Bertin Tshoz Kabwit, directeur en charge de la réforme de l’armée et de la police au Cadre de concertation de la société civile du Haut-Katanga, trouve déplorable la misère dans laquelle baignent notre armée et notre police en RDC. « Transformer une ambulance ou un corbillard en un moyen de transport ordinaire est prohibé », a-t-il indiqué.

Comment parvenir à sécuriser la population et ses biens si déjà les services de sécurité eux-mêmes ne peuvent pas se déplacer ? C’est insupportable cette paupérisation de nos soldats alors que les politiciens vivent dans un luxe écœurant. Policiers et militaires congolais ont une solde bien maigre, moins de 100 dollars par mois. Une telle pauvreté explique en partie le fait que nos soldats n’hésitent pas, une fois en face d’un civil, à inventer des infractions pour lui soutirer de l’argent ou des biens de valeur. Cette misère engendre la corruption dans l’armée et la police, ce qui met en péril la sécurité nationale.

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