article comment count is: 0

Alternance en RDC : Macron mytho ou aveuglé ?

Pris à partie par un ressortissant camerounais, ce 22 février, Emmanuel Macron a évoqué son rôle présumé dans l’alternance congolaise. Kabila aurait-il donc été « renversé » par la France ?

C’est en parlant de secteur primaire, au Salon de l’agriculture de Paris, qu’on glisse vers la géopolitique franco-africaine. Evoquant le Cameroun, le président français a soulevé spontanément la situation de la République démocratique du Congo (RDC).

Du Cameroun à la RDC, il n’y a qu’un pas pour Macron

Dans un happening hurlant, samedi 22 février, un Camerounais dénonce un génocide présumé au pays de Paul Biya et attire à lui un Macron qui ne dédaigne pas les débats hors-cadre. L’échange verbal est évidemment capté par un téléphone portable. La vidéo du président français en contre-plongée ne devient pas virale qu’au Cameroun, car le président français y fait une digression au pays de Fally Ipupa…

Après avoir répondu assez précisément sur ses interventions en direction de la présidence camerounaise – notamment sur le cas de Maurice Kamto -, Macron explique que Paris, en matière de politique africaine, a le postérieur entre deux chaises, tantôt accusé de soutien à des autocrates, tantôt cible de « de quoi je me mêle ? ».

Evoquant la stratégie des pressions discrètes et des relais de la société civile dans les pays où les chefs d’Etat « ne sont pas démocratiquement élus », le président français qui refuse qu’on lui « donne la leçon » brandit ce qui ressemble à un trophée personnel. Il invoque son rôle dans l’alternance congolaise de 2019 : « Quand le président Kabila était là, il y avait comme vous des opposants, on a mis la pression (…) avec plusieurs autres présidents et on a réussi à ce qu’il y ait une alternance politique pour avoir le président Tshisekedi. »

Des contradictions françaises sur la RDC ?

Si sa mémorisation des patronymes congolais est démontrée par Emmanuel Macron, la nuance est-elle au rendez-vous de son analyse ? Joseph Kabila a-t-il réellement lâché les rênes du pouvoir ou continue-t-il à tirer quelques ficelles ? Les chancelleries internationales ont-elles moins assisté à une alternance démocratique qu’à un jeu de bonneteau maquillé par un « deal » entre les deux personnalités citées par le président français ? C’est un ministre « gaulois » des Affaires étrangères plus gêné aux entournures que son patron, Jean-Yves Le Drian, qui avait moins évoqué un franc basculement électoral qu’un tarabiscoté « compromis à l’africaine ».

Emmanuel Macron était-il donc désinhibé, ce samedi, par les multiples boissons alcoolisées qu’un président ne peut refuser au Salon de l’agriculture ?

 

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion