Les finances publiques en RDC souffrent de plusieurs handicaps. L’un d’eux c’est l’absence d’imprimés de valeur. A Kinshasa comme en provinces, certains services de l’Etat manquent d’imprimés de valeur depuis des mois, voire des années. Et c’est le cas actuellement. Cela pénalise la mobilisation des recettes publiques, et donne une occasion aux contrefacteurs.
En RDC, obtenir par exemple un passeport, un permis de conduire, un certificat d’enregistrement… c’est un parcours du combattant. Un dysfonctionnement qui révèle à suffisance la déliquescence de l’État. Si on ne prend que l’exemple du secteur de la circulation routière, les imprimés de valeur y manquent cruellement. Ci-dessous quelques exemples.
Le permis de conduire
Ce document très important pour les chauffeurs, n’existe presque plus en RDC. Depuis que l’État congolais a promis des permis biométriques, on ne les voit toujours pas. Pourtant, sur les routes, la police de roulage vous arrête si vous n’en avez pas. A Mbujimayi par exemple, le service urbain de transport et de communication livre plutôt un tenant-lieu de permis de conduire. Juste un petit papier rempli à la main, un peu sous forme d’une carte d’élèves. Et les écrits s’effacent très rapidement au contact des sueurs ou de l’humidité.
La vignette
Un autre document c’est la vignette pour véhicules automoteurs. A Mbujimayi, c’est la régie financière DGRKOR (Direction générale des recettes du Kasaï-Oriental) qui livre la vignette. Mais lorsque vous y allez et que vous payez, ils vous livrent juste le bon de la banque, et vous font attendre longtemps l’imprimé de valeur. Récemment, un responsable de la DGRKOR se plaignait du fait que le manque d’imprimés de valeur, rendait difficile le recouvrement forcé des taxes dues à la province.
L’assurance
La Société nationale d’assurance (Sonas) est, elle aussi, entrée dans le jeu. Récemment, lorsque je suis allé moi-même renouveler la Sonas pour ma voiture, j’ai payé, mais ils n’avaient pas d’imprimé de valeur. Ils m’ont juste remis une sorte de reçu avec logo de la Sonas. Or, de tels papiers non sécurisés sont facilement contrefaisables par les faussaires. Et c’est comme ça que des millions de dollars échappent au Trésor public en raison de la contrefaçon ou du refus de payer parce qu’il n’y a pas d’imprimés de valeur.
La RDC doit passer d’une République bananière à un État sérieux où tout se fait dans l’ordre et le respect du contribuable.