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Les mèches, ces cheveux artificiels objets de dépenses excessives à Kinshasa

J’ai remarqué que beaucoup de jeunes femmes de Kinshasa portent des mèches. Qu’est-ce qui motive cette préférence ? Je suis allée à la rencontre de certaines coiffeuses et des femmes accros aux mèches pour savoir combien  cela leur coûte. Je voulais aussi savoir combien ce métier rapporte surtout aux femmes qui le font au marché et aux abords des rues très fréquentées  de Kinshasa.

Sandrine Mboma est une jeune mère célibataire vivant dans la commune de Bumbu. Elle vient chaque jour à Bandal, une autre commune de Kinshasa, pour faire tresser les cheveux de ses clientes devant une boutique des mèches et produits de beauté pour femme. Elle explique : « J’ai appris à faire ce métier quand j’étais encore petite. Aujourd’hui, je ne dépends plus que de ça. Je peux avoir entre 50 et 70$ par jour si la journée se passe bien. Cela me permet de payer mon loyer, et de prendre soin de ma fille. »

Tous les jours ne se ressemblent pas

Selon Sandrine, il y a plus de sollicitation le samedi et le dimanche que d’autres jours de la semaine. « Certains samedis, j’arrive à me faire 100 à 120$. Beaucoup de femmes se font belles le samedi pour soit aller à une fête, soit pour un rendez-vous galant », constate Sandrine.

Pour se faire belle avec des mèches à Kinshasa, il faut aussi tenir compte du coût. Un paquet de mèches se vend entre 1000 et 9000  francs congolais selon la marque et le vendeur. Cela dépend aussi du milieu. Un paquet de mèche vendu 1800 francs à Lemba, se vendrait 2500 à Bandal, et plus de 5000 francs dans les salons de coiffures de Gombe par exemple. Selon le style, certaines femmes achètent 2 à 10 paquets de mèches, dépensant environ 10 000 à 16 000 francs toutes les deux semaines chez les coiffeuses.

Les coiffeuses sont exigeantes

Certaines tresses coûtent 10.000 francs congolais, pour d’autres le prix est en dollars : 10 à 50$, selon que c’est plus petit ou plus gros. Il y a des femmes qui peuvent porter les mêmes mèches pendant deux semaines, voire trois mois avant de les renouveler

Hornela, une étudiante de l’Institut supérieur du commerce que j’ai rencontrée sur place affirme qu’elle ne se fait pas coiffer dans des salons de coiffure  professionnels : « Les grands salons c’est plus coûteux. Je préfère les filles qui coiffent en plein air parce qu’elles ne déversent pas sur moi le coût de location et taxes de leurs salons. Les tresses qui me coûtent 10$ à l’extérieur, dans les salons c’est le double, voire le triple. »

Propriétaire d’une boutique de mèches à Bandal depuis plusieurs années, madame Konda Jessica  explique les avantages qu’elle tire de son business : « Je vends des mèches depuis 2010. Mais avoir des coiffeuses devant ma boutique est très avantageux. Ça me permet de vendre mes produits et de bénéficier d’un pourcentage sur chaque coiffure pour payer le loyer. Ce qui est sûr à Kinshasa, les mèches se vendent plus entre les mois de juin et de septembre. Cette période coïncide avec les vacances et la saison sèche. Je n’oublie pas la période des fêtes de fin d’année. »

Gare à l’abus

Quant à moi, même si les tresses avec mèches permettent aux femmes d’avoir un style à la fois africain et moderne, en abuser irrite le cuir chevelu, et provoque même la chute des cheveux chez certaines personnes. Je préfère alterner tresses, mèches et perruque. S’il m’arrive de vouloir un autre look plus simple, je fais comme à l’ancienne : les tresses naturelles, ça me permet de limiter les dépenses. Mais quand il s’agit de mèches, je fais confiance à une seule coiffeuse. Ainsi, je suis sûre que le coût est bien connu et je suis habituée à sa façon de coiffer.

                                                                               

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