Lorsqu’un médiateur faillit à sa mission, il est toujours envisageable d’en chercher un autre. Nous ne disons pas que la Cenco a falli, mais il est clair qu’elle peine à amener les parties à finaliser l’accord du 31 décembre. Elle menace même d’appliquer un plan B. Pourquoi ne pas essayer la médiation des musulmans qui serait peut-être plus efficace ?
Dans l’histoire de la crise congolaise, toutes les médiations ont été essayées depuis Mobutu jusqu’à aujourd’hui. On a eu tour à tour des facilitateurs tels que Abdoulaye Wade, Nelson Mandela, Ketumile Masire, Sasou Nguessou, Edem Kodjo… et aujourd’hui la Cenco. Qui vous dit que les musulmans congolais ne pourraient pas jouer aussi un rôle positif dans ce pays ? Je pense que la médiation de l’islam est celle qu’il faut maintenant au Congo. Les acteurs politiques pourront vite s’entendre, de peur que les musulmans ne fassent recours à tout ce que leur permet le saint Coran.
Pourquoi pas l’islam ?
Nous disons non à la marginalisation de l’islam. C’est une religion comme toutes les autres. Même si les musulmans sont minoritaires au Congo, ils représentent la deuxième religion du pays après le christianisme. Un abbé (Apollinaire Malu-Malu) et un pasteur des églises évangéliques (Ngoy Mulunda) ont dirigé la Ceni avec tout ce que cela a donné comme résultats. L’heure est peut-être venue de donner l’opportunité aux imams et aux muezzins.
Les princes de l’église catholique ont tout fait et sont apparemment arrivés au bout de leur force. C’est grâce à eux que le pays a retrouvé un semblant de paix après le 19 décembre. Nous leur devons cet accord de la Saint-Sylvestre. Mais, malgré leurs efforts, l’accord n’est toujours pas appliqué, et ils envisagent maintenant un plan B. Ce qui n’est autre qu’un aveu d’échec. Voilà pourquoi, il y a lieu d’essayer une autre confession religieuse – la Comuco (Communauté musulmane du Congo).
L’église ayant échoué, donnons la chance à la mosquée
La continuation des bons offices sous la médiation de l’Islam pourrait résoudre non seulement les différents points en suspens entre la majorité et le rassemblement de l’opposition. L’islam peut aider à trouver un compromis, notamment sur le mode de désignation du Premier ministre et la répartition des portefeuilles de souveraineté, mais aussi sur d’autres problèmes majeurs comme celui des rebelles musulmans ADF.