Micheline, violée par les FARDC
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Victime de viol collectif, j’ai eu un fils dont je ne connais pas le père

C’est l’histoire de Micheline, une jeune fille de 24 ans, violée par une meute de FARDC pendant la guerre de Kamuina Nsapu dans un village du Kasaï-Central. Elle en a eu une grossesse et un enfant dont elle ne connaît pas le père. 

Une histoire triste. Micheline, 24 ans presque, est à ce jour mère d’un garçon de près de trois ans dont elle n’a aucune idée du père. La grossesse était consécutive à un viol collectif par des hommes en tenue militaire. Elle confirme que « ce sont des FARDC ». Je la laisse elle-même vous raconter son histoire.

Comment suis-je devenue mère sans le vouloir ?

Tout commence à 1 heure du matin une nuit de novembre 2016 pendant la guerre de Kamuina Nsapu. Mes parents, ma sœur et moi, avons entendu des bruits à l’extérieur de notre maison, alors que nous dormions. Cela se passe à Bana ba Bantumba, un village de la province du Kasaï-Central. Village finalement brulé et vidé de ses habitants.

Nous avons fui comme tout le monde, et je me suis retrouvée dans la forêt avec des gens, mais sans aucun membre  de ma famille. C’était une débandade terrible ! Et  jusqu’à ce jour, je n’ai plus revu aucun de mes parents, excepté ma jeune sœur de 15 ans, aujourd’hui elle en a 18. Là dans la forêt, je me retrouvée à faire route avec des inconnus : hommes, femmes et enfants. Nous  courions sans aucune idée de là où nous allions. Au troisième jour de notre marche, fatigués et épuisés à cause de la faim, nous avons été interceptés par des militaires des Forces armées de la RDC. Ils nous ont séparés en deux groupes : les  hommes d’un côté et les femmes de l’autre. Ils ont demandé à notre  groupe de femmes de les suivre.

Nous avons parcouru avec eux une longue distance pour enfin nous retrouver avec eux dans une caverne. Et ce fût un calvaire pour nous. Chaque jour, au moins sept hommes couchaient avec moi, et c’était la même chose pour chaque femme qui était avec nous dans ce gouffre.  J’avais du sang coagulé au bas-ventre et je pleurais chaque jour de douleurs. 6 jours après, ces bourreaux nous ont envoyées puiser de l’eau. C’est là que moi et les autres femmes (une dizaine) avons profité de l’occasion pour fuir et nous cacher loin de ces militaires.

Triste réalité, obligée de la vivre 

Nous avons marché dans la forêt, et au bout de trois semaines, nous avons aperçu une cabane. Une femme bienveillante nous a accueillies dans sa maison. Tout le temps que nous avons passé chez elle, elle m’appliquait de l’eau chaude contre les douleurs que j’avais.

Une nuit, vers 3 heures du matin, elle nous a confiées entre les mains d’un homme qui nous amenées jusqu’à Mbuji-Mayi. Cet homme m’a remis 5000 francs congolais pour que moi et ma jeune sœur puissions arriver dans la concession familiale, au quartier Muluma Musulu dit GD où logeaient mes  grands-parents à l’époque. Malheureusement, nous avons trouvé qu’ils étaient déjà décédés.

Comme les douleurs et la fièvre devenaient intenses, j’ai été conduite à l’hôpital. C’est là que le diagnostic a indiqué que j’étais enceinte, mais Dieu merci, je n’étais pas atteinte de VIH. Ce que j’ai vécu en brousse ce furent les pires moments de ma vie.

J’ai mis au monde ce garçon dans des conditions indescriptibles. Il a deux ans et quelques mois maintenant. Mais il n’a pas une bonne mine, parce que je n’ai rien pour le nourrir. Les quelques assistances que j’ai reçues des personnes de bonne volonté n’ont duré que l’espace d’un matin.

Bref, pour tout dire, je porte un enfant dont je ne connais pas le père. Et s’il grandit et qu’il me le demande, que lui répondrais-je ? J’en appelle aux personnes de bonne volonté pour me venir en aide, car je ne sais vous dire à quel cauchemar ressemble ma vie !

 

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Les commentaires récents (3)

  1. Commentaire * l’enfant la c’est l’enfant de l’Etat congolais. dans un pays de droit il devrait etres pris en charge par l’Etat car sont ses millitaires qui l’avaient mis au monde; c’est l’un d’eux que tu ne saura pas determine. pole sana dada. pour dire qu’il faut aller saisir la justice en fin d’etre aligne aux epouses des millitaires et commancer a percevoir quelques somme d’argent.