L’entrée en campagne se précise, pour le camp au pouvoir, soutenant la candidature d’Emmanuel Shadary à la présidentielle. Son équipe de campagne, rendue publique le samedi 3 novembre surprend. A l’intérieur, on retrouve des religieux, et un général de l’armée ! Au même moment, une alternance ordinaire au sein de l’église catholique entre l’inusable Mgr Monsengwo et son successeur Ambongo à Kinshasa fait sensation en pleine fièvre électorale.
Le Phare titre sur « émouvante passation de pouvoir entre le Cardinal Monsengwo et Mgr Ambongo ». La passation de pouvoir a eu lieu le jeudi 1er novembre. A son arrivée à la tête de l’église de Kinshasa, écrit le média, Monsengwo s’était proposé de rester debout « telema » en Lingala. Mon mot d’ordre était alors, inspiré de la Bible : « Kinshasa, lève-toi… et resplendis à la lumière du Christ. »
La Prospérité voit quasiment la continuité entre les deux prélats catholiques. « Ambongo, cet autre Monsengwo aux commandes », titre le quotidien kinois. La Prospérité note que Mgr Fridolin Ambongo est réputé être « un homme dur et franc, tant pour des sujets religieux que sur les atermoiements de la vie sociale comme politique ».
Les « déclarations tranchantes » de Monsengwo
Durant le dialogue assuré par l’église catholique après l’expiration du dernier mandat constitutionnel du président Kabila, le nouvel archevêque de Kinshasa s’était effectivement révélé comme « un autre Monsengwo ». « L’homme avait su frapper les esprits avec ses déclarations tranchantes sur tant l’évolution des travaux que l’état d’esprit des parties prenantes opposition-majorité », rappelle La Prospérité.
Sur les questions politiques et sociales, écrit Géopolis, citant le secrétaire de l’archévêque sortant, l’abbé Georges Djila, « l’Eglise doit toujours être proche du peuple ». Autrement dit, on pourrait entendre encore des interpellations désormais régulières des évêques catholiques et peut-être aussi de l’archevêque de Kinshasa.
La majorité de Joseph Kabila en ordre de bataille
Deux jours après cet événement, la majorité a surpris en publiant sur sa liste des membres de l’équipe de campagne électorale en faveur du candidat Shadary, des noms de religieux. C’est le cas de l’évêque Mukuna, responsable d’une église du réveil à Kinshasa, explique Cas-Info. Mais pas seulement, puisque le sélectionneur de l’équipe nationale de football de la RDC Florent Ibenge se trouve égalemnt cité « parmi les membres de l’équipe de campagne d’Emmanuel Ramazani Shadary », rapporte Cas-Info.
« Le dauphin de Joseph Kabila est lui-même coordonnateur de cette équipe scindée à deux niveaux : national et provincial », explique Radio Okapi. Une équipe de 48 cellules où apparaissent la soeur du président, Jaynet aux finances, et son frère Zoé à la mobilisation des jeunes.
Apparait également dans cette équipe de campagne électorale, le général Didier Etumba, ancien chef d’Etat-major de l’armée congolaise, explique Actualite.cd. Mais aussi l’ancien Premier ministre Evariste Boshab, à la tête d’une cellule chargée de rédiger le programme gouvernemental du candidat Shadary. Il signe ainsi son « retour au premier plan », explique Actualite.cd, après son remplacement au ministère de l’Intérieur en pleines violences Kamuina Nsapu dans les Kasaï.
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Didier Makal