Je ne devais pas écrire sur Sindika Dokolo, ce jeune Congolais initiateur du mouvement citoyen Les Congolais debout. Je n’ai rien à redire sur sa liberté, ni sur sa lutte, encore moins sur ce qu’il croit juste pour son pays, la RDC. Mais ce qu’on dit de lui m’incite à parler.
Certains textes et commentaires, notamment sur les réseaux sociaux, sont pleins d’amalgames sur l’hommes d’affaires Sindika Dokolo. Parfois, on y perçoit une volonté de nuire à sa réputation. Du coup, j’ai décidé d’écrire ce billet pour relever trois points qui me semblent importants. Loin de moi l’idée de me faire l’avocat de Monsieur Dokolo. Parlons de ce qu’on lui reproche point par point.
Dokolo doit favoriser d’abord la démocratie en Angola ?
J’ai lu quelque part que pour être crédible, Dokolo doit « commencer par lutter pour l’instauration d’un État de droit en Angola », pays que dirige son beau-père Edouado Dos Santos. Zut ! Chacun est libre de s’exprimer et de penser comme il l’entend. Mais je ne vois pas de quelle nature est cette liaison qu’on essaie de faire entre Dokolo et la dictature qu’est le père de son épouse, le président Dos Santos.
Dokolo est Congolais. Laissons-le mener sa lutte pour la démocratie au Congo, son pays. L’obliger de réclamer la démocratie dans le pays de son beau-père, ce n’est pas mal, mais c’est un peu trop lui demander ! Et que cette demande vienne des Congolais qui crient nuit et jour à l’ingérence étrangère en RDC en accusant le Rwanda, la Belgique et les Etats-Unis, c’est ahurissant !
Dokolo doit rassurer…
Ce que je crois, par contre, c’est que Monsieur Dokolo a au moins l’obligation de répondre aux Congolais qui se demandent si, en cas de son accession à la magistrature suprême, l’Angola n’exercera pas son influence sur la RDC. D’autant que dans ce cas, l’épouse de Dokolo, une citoyenne angolaise, serait la première dame en RDC. Elle aurait donc accès à un certain nombre d’informations « sensibles », de secrets défense ou de souveraineté. Cette question s’adresse en même temps à tous les compatriotes qui ont épousé des étrangers (ce que je ne désapprouve pas !).
Dokolo est Congolais et jouit des droits relatifs à sa nationalité
Ne demandez pas à Dokolo ou à quiconque, d’aller apporter du changement dans un pays qui n’est pas le sien. Obliger Dokolo à commencer par la démocratie en Angola, où Dos Santos est déjà sur le point de quitter le pays « pacifiquement », c’est risquer de renier à un compatriote ses droits civiques et politiques en RDC. En Uruund, une langue du Katanga, on dit : le fils n’a que la maison de son père. Et la maison de Dokolo, c’est le Congo.
Dokolo suivi pour ses millions de dollars ?
Enfin, j’entends dire que beaucoup de gens suivent Sindika Dokolo parce qu’il a de l’argent. Certes pour de l’argent, de nombreux Congolais sont prêts à vendre leur liberté et leur avenir. Mais où est le mal si avec de l’argent on peut se battre pour acquérir tout ce qu’on a perdu ? Attention !
Il faut arrêter de tout diaboliser si tôt. Dokolo vient d’arriver en politique. Laissez-lui le temps de montrer de quoi il est capable et de prouver ce que valent ses idées. L’accuser des péchés qu’il n’a pas encore commis, au motif qu’il est comme les autres politiciens congolais, est simplement inacceptable.