Au début du mois d’août, les jeunes du territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC, ont organisé une série de manifestations pacifiques contre les ONG internationales et les agences des Nations unies. Réunis au sein de la Coordination territoriale de la jeunesse intercommunautaire de Masisi, ils ont paralysé les activités humanitaires.
Les humanitaires sont accusés d’exécuter des projets qui ne tiennent pas compte des besoins de la communauté, et de faire venir de manière exagérée des travailleurs étrangers au détriment des jeunes sur place. Certains dénoncent aussi le manque de transparence dans l’affectation des fonds pour les actions humanitaires réalisées à Masisi.
Un ultimatum de deux semaines a été lancé le 10 août pour que les ONG coopèrent et pour trouver une solution ensemble à ce problème. Si rien n’est fait, il leur sera demandé de partir. Samy Lukuyo est secrétaire exécutif de cette Coordination de la jeunesse de Masisi. Il justifie ses griefs contre les humanitaires. Interview.
Pourquoi, avez-vous barré la route aux véhicules des humanitaires ?
Samy Lukuyo : Cela fait malheureusement plusieurs décennies que ces organisations œuvrent sur notre territoire. Mais aucun impact de leurs actions n’est visible. C’est pourquoi, nous demandons de revoir leur façon de travailler avec les communautés. Sinon, nous sommes prêts à travailler pour le développement de notre propre entité.
Concrètement, quelles sont vos revendications ?
Samy Lukuyo : On peut dénombrer plus de 20 organisations humanitaires qui ont leurs activités dans ce territoire. Hormis Médecins sans Frontières et le Comité international de la Croix-Rouge, nous demandons aux autres organisations sur place ce qui suit. Premièrement, d’exécuter des projets qui tiennent compte des besoins des communautés locales. Ensuite, de recruter scrupuleusement parmi les locaux plutôt que d’importer d’une manière exagérée, ces soient disant expatriés ! Enfin clarifier la gestion des fonds alloués aux projets.
Quelles sont vos actions sur le terrain dans ce but ?
Samy Lukuyo : Nous avons prévu, plusieurs types de manifestations ! Mais actuellement, nous avons érigé deux grandes barrières l’une à Sake et l’autre à Masisi centre. Respectivement à 27 et 52 kilomètres de la ville de Goma, afin que les véhicules de ces ONG ne circulent pas dans le territoire.
Mais les victimes de cette décision ne sont-elles pas les populations les plus vulnérables comme toujours ?
Samy Lukuyo : C’est avec douleur que nous avons pris cette décision. Mais malgré le nombre d’organisations, les choses ne changent pas. Même si l’on peut comptabiliser plus de 140 000 personnes en besoin d’assistance humanitaire. Nous pensons que si les projets se font selon leurs attentes, cela peut faire avancer les choses. Où est-ce que tu as vu qu’on distribue des bidons pour une population qui n’a pas mangé pendant plusieurs jours?
Pourquoi se révolter maintenant contre les ONG?
Samy Lukuyo : Nos revendications ne datent pas d’aujourd’hui. Souvent, on s’adressait au gouvernement, qui a brillé par son silence. C’est pourquoi, nous nous adressons directement aux organisations qui sont partenaires du gouvernement congolais. C’est à eux de trouver une solution !
Quelles sont vos attentes ?
Samy Lukuyo : Pour nous, toutes les actions de ces ONG sont une simple justification des fonds qui leurs sont attribués. C’est pourquoi nous leurs demandons une clarification de leurs interventions que nous jugeons sans impacts visibles. Comme nous avons amorcé cette série de manifestations contre ces ONG, le gouvernement provincial est venu à notre rescousse et nous a promis de nous réunir autour d’une même table afin de trouver des solutions durables sur le fonctionnement de ces organisations humanitaires dans le territoire de Masisi. Sinon, elles devront plier bagages !
Très bel article… cela est une réalité reelle.. merci beaucoup
Ces jeunes sont à soutenir et appuyer, une multitude des ONGs qui ne font absolument rien sur terrain. Comment expliquer que ces ONGs n’arrivent pas à éradiquer le vise qui se vit au sein de la population!!!!
Encore une fois je suis de concert avec ces jeunes, qu’ils continuent jusqu’à ce qu’une solution soit trouver!!!!!
Pour un projet de construction de 4 toilettes, 5 expatriés engagés, c’est se jouer de nous!!!!!!!
Bmjour,juste pour vous informer que bon nombre d’ongs internationnales refusent de travailler avec les ongs locales proches des beneficiaires soit disant qu’elles n’ont pas d’experience dans la gestion de fonds pour profiter son detournement et parler de montant retour. Dans notre ong locale B S J: Bureau pour la Scolarisation des Jeunes, nous refusons de telles operations inhumanitaires. Nous sommes a BUTEMBO. Je suis membre et demobilise par le bsj ,suis vice president,et j’ai un salon de coiffure qui necessite un appui pour me faciliter l’encadrement des jeunes en coiffure.pour le moment,j’ai deux jeunes apprenants,etc. Nous sommes au nord du nord kivu,et je continue a sensibiliser les jeunes a ne pas embrasser les groupes armes plutot les FARDC. Je vous prie de me connecter aux bons interlocuteurs pour contribuer a l’amelioration de l’humanite. PALUKU SIVASI EPHREM, marie ,pere de six enfants,locataire,coiffeur en ville de butembo,TEL: 0829157750,0976441024