Dans les grandes villes de la RDC, presque chaque ethnie a son association dite « socioculturelle ». À priori ce genre de communautés vise à promouvoir leur culture, un peu telle qu’elle a été vécue et transmise à travers les âges. Malheureusement, bon nombre de ces associations prennent des colorations politiques et usent du tribalisme et de l’ethnicisme, au détriment de l’unité nationale.
Concrètement, les regroupements mono-ethniques sont devenus plus politiques que culturels, se détournant ainsi de leur objet social. Il existe, tout de même en RDC des associations culturelles regroupant plusieurs communautés qui ne se mêlent pas des luttes politiques. Mais de telles associations se font rares.
Le tribalisme met à mal le vivre-ensemble
Après l’épisode des législatives nationales et provinciales qui ont ravivé la fibre tribalo-ethnique au Congo, l’heure est à l’élection des gouverneurs. Est-ce une autre occasion de faire revenir à la surface des discours ethniques ? Dans la province du Haut-Katanga par exemple, la course au gouvernorat a donné lieu à une lutte sans merci entre ceux qui se réclament d’être autochtones et les autres personnes qualifiées de non-originaires. Dans cette lutte, les associations socio-culturelles s’investissent plus que même les partis politiques.
Il est certes normal que chaque personne éprouve un attachement naturel à ses origines, mais de là à brandir sa tribu comme l’unique argument, est inacceptable. La tribu a rarement permis, sinon pas du tout, à ses membres de se développer tout seuls, en excluant les autres. Vous n’avez qu’à constater les mauvaises conditions de vie dans nos villages. Ici, le problème commence dès l’instant où la politique s’installe dans des communautés dont la référence aux origines est très forte.
Politique et association socioculturelle ne font pas bon ménage
De par leur fondement juridique, les organisations socioculturelles sont apolitiques et ont le statut d’association sans but lucratif. Ceci revient à dire qu’elles ne peuvent prétendre à la conquête du pouvoir ou d’un mandat politique. Encore moins présenter des candidats à des scrutins politiques. Ce serait sortir de leur mandat. A la limite, elles peuvent se constituer en groupes de pression pour faire valoir leurs droits.
Mais à l’allure où vont les choses, il y a fort à craindre que la jeune démocratie congolaise tombe sous cette menace tribale. Il est donc inadmissible que des motivations ethniques triomphent là où seul le mérite devrait s’imposer. Le résultat c’est que notre pays continue de subir la mauvaise gestion des dirigeants tournés vers leurs tribus. Surtout que les critères de leurs nominations dans l’appareil de l’État sont peu objectifs et prédisposent à la mauvaise gouvernance.
Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute. C’est drôle tout ça. Ce sont des courtisans de mauvais goût.