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PPRD : des jeunes agressés par leurs camarades au nom de la discipline du parti ?

Sur les réseaux sociaux à Lubumbashi, dans l’ancien Katanga, deux vidéos choquent par leur violence. Elles mettent en scène des exactions commises par des jeunes identifiés comme membres du PPRD, parti de Joseph Kabila.

La vidéo récente montre un jeune du nom de Pathy Benz, bien connu à Lubumbashi comme membre du PPRD. Debout et menaçant, il parle de haut à un autre jeune assis à même le sol et en train d’être giflé par un autre jeune encore.

« La discipline du parti », le PPRD

Celui qui apparaît comme le chef de l’équipe, Pathy Benz, explique à la victime que c’est ce qui arrive dans le cadre de « la discipline du parti ». La victime aurait insulté non seulement Emmanuel Shadary mais aussi « maman Virginie et le gouverneur Jacques Kyabula ». Puis, sûr de lui, le jeune Benz rappelle que cette punition, il l’a déjà administrée à Mayani, un autre jeune.

Ce dernier, dans une première vidéo diffusée aussi sur Twitter, s’est vu lui aussi agressé. Il a même été mouillé, ses agresseurs ayant versé sur lui un seau d’eau. Là encore, la même rhétorique : « C’est la discipline du parti ! » Il lui était reproché « d’écrire des bêtises » sur des responsables du parti.

« Tu ne peux pas m’agresser ainsi ! »

Le jeune victime cite le même « Pathy Benz » dans une conversation où il ne reconnaît pas les reproches formulés contre lui. En vain il lui répète : « Tu ne peux pas m’agresser ainsi ! »

Toujours sur Twitter, le PPRD et son secrétaire général Emmanuel Shadary ont été directement interpellés sur ces pratiques par les internautes. Pas de réaction, jusque-là. En plus, ces pratiques arrivent après des violences de juillet 2020 au cours desquelles des gens ont trouvé la mort. La responsabilité de certains jeunes avait été évoquée à Lubumbashi.

A cause et grâce aux réseaux sociaux !

Encore une fois, ces pratiques ressemblent beaucoup aux sentences appliquées dans le crime organisé. De quoi s’interroger sur la gestion interne de nos partis politiques. Et les réseaux sociaux viennent jouer un rôle ambivalent dans ces violences. D’abord, c’est visiblement dans le but d’humilier davantage les personnes ainsi punies par leus collègues militants de leurs partis politiques. Mais aussi, le fait de diffuser ces images vise à détruire la réputation de ces jeunes désormais obligés de se cacher, de se taire.

En même temps, je pense que ces vidéos mettent en lumière les violences qui régnent dans les partis politiques et dont on parle rarement. Curieusement, les responsables du PPRD n’ont toujours pas dénoncé ces actes ignobles de leurs militants. Plus grave, la justice et les services de sécurité ne semblent pas s’en préoccuper.

 

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