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RDC : droit dans le mur ou droit aux élections contestables 

La RDC connaît déjà ses candidats députés et présidents de la République, pour les élections du 23 décembre 2018. Mais alors que le processus semble « irréversible », l’opposition persiste à redouter des fraudes et exige plus de transparence. Déjà, elle entend retourner dans la rue pour se faire entendre. Les commentaires qu’en font les médias congolais font redouter une nouvelle impasse.

« La Céni tient à ses élections avec machine à voter et électeurs sans empreintes », titre La Tempête des tropiques. Pourtant, constate le journal kinois, « le consensus est loin d’être dégagé entre les compétiteurs, et avec les 16,6% d’électeurs identifiés sans empreintes digitales. » Et ce, commente le média, sans donner de réponses « aux préoccupations valables » de l’opposition.

Malgré tout, « les élections auront bel et bien lieu le 23 décembre 2018, titre L’Avenir. C’est l’assurance donnée, une fois de plus, par Corneille Nangaa, président de la Céni, invité spécial de la conférence des présidents », à l’Assemblée nationale.

L’opposition retourne dans la rue

Mais l’opposition tient à ses triples exigences pour le processus électoral en cours : crédibilité, fiabilité et inclusivité. « Pas d’élections en RDC sans facteurs correctifs ! », s’exclame La Prospérité, citant l’opposant Franck Diongo. Cet opposant, emprisonné à Makala à Kinshasa. Les Congolais et la classe politique « sur ce processus déjà ”biaisé” », écrit La Prospérité.

Déjà, le 29 septembre, à Kinshasa, écrit Cas-Info, l’opposition mobilise la population dans cette perspective. « Nous allons demander à la Céni d’écarter la machine à voter dans le calme », a déclaré Jean-Pierre Bemba, candidat écarté de la présidentielle pour ses déboires judiciaires, rapporte le site d’informations.

Le calendrier électoral prévoit l’impression des bulletins des votes

« Respectons nos textes », conseille Le Potentiel, dans un éditorial du 22 septembre. Il constate, en effet, que le calendrier électoral en cours d’exécution, prévoie entre le 20 septembre et le 6 octobre 2018, l’impression des bulletins de vote, et du 7 octobre au 15 novembre, le déploiement de ces bulletins dans des centres de votes. Et le quotidien kinois de s’interroger :

« Que va faire la Céni pour effectivement se mettre en phase avec son propre calendrier, ne fût-ce que pour exécuter les opérations planifiées pour la période s’étendant de septembre à novembre 2018 ? Ou, plus prosaïquement, à quelle date la Céni commandera-t-elle ”l’impression des bulletins de vote” exigés par la Loi électorale n° 15/001 du 12 février 2015 et rappelés dans sa propre décision n° 065 ? »

Invitation à l’implication de l’Afrique du sud

La semaine dernière, une délégation de l’opposition congolaise, en quête d’appuis pour des élections « libres, crédibles et inclusives », est allée solliciter l’implication de l’ANC, le parti au pouvoir, rapporte Le Phare. Il s’agit de « Moïse Katumbi et d’Adolphe Muzito, ainsi que des représentants de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ».

Pour le site Congo Libéré, le président sud-africain « Ramaphosa entend pousser Kabila vers la sortie et remettre l’Afrique du Sud au centre du jeu diplomatique ». Le président congolais est soupçonné de ne pas faciliter un processus électoral ouvert, explique le média. Il aurait ainsi perdu son soutien, tout comme d’ailleurs celui de l’Angolais Lourenco. « Ces deux chefs d’Etat, avance le journal Congo Libéré, sont en effet convaincus de la volonté de Joseph Kabila d’organiser un scrutin électoral gagné d’avance pour sa famille politique, ce qui risque d’embraser le pays et, par effet de dominos, la sous-région. »

 


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