Envoyer son enfant dans une école privée en RDC équivaut souvent à brader son avenir. Très souvent, la qualité de l’enseignement est la dernière préoccupation des promoteurs des écoles. Gagner de l’argent, c’est la priorité ! Ainsi, à Butembo les écoles aux options « impossibles » se multiplient.
Depuis quelque temps, le gouvernement congolais a lancé, à travers le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et initiation à la nouvelle citoyenneté, « un quinquennat de qualité de l’éducation au pays ». Par la même occasion, le projet de construction et de réhabilitation de 1 000 écoles à travers le pays, a été inauguré.
Mais curieusement, au lieu que ce projet contribue à l’élévation du niveau d’instruction des enfants, on le voit amèrement œuvrer à la destruction de celle-ci. Et pour cause, cette prolifération des écoles privées fait la course au lucre plutôt que de se soucier de la qualité l’éducation.
Un problème de gouvernance
A la veille de chaque rentrée scolaire : communiqués, messages radiodiffusés, affiches et publicités de tout genre sont propagés partout. Ceux-ci, annoncent soit la naissance d’une nouvelle école, ou vous appellent à vous inscrire dans une autre.
« La qualité de l’enseignement » est le message phare de ces différentes annonces. C’est une ironie ! Leur mobilisation est tellement intense et attrayante, au point de faire rêver certains esprits faibles surtout les jeunes demoiselles accros à leur apparence. Le secret réside dans la mode. Eh oui, nos demoiselles sont séduites par l’assurance qu’elles pourront étudier avec leurs cheveux tressés.
Elles s’empressent de prendre leur inscription dans ces écoles, mais pour quelle formation ? Hélas ! Ne soyez pas surpris de constater que, le plus important pour les promoteurs de ces écoles n’est pas l’éducation, mais plutôt leurs propres intérêts économiques ! Pour être spéciales et compétitives, certaines écoles créent des options impossibles à assurer dans la région.
J’ai été scandalisé d’apprendre qu’une école de Butembo a appelé les jeunes à s’inscrire dans la section aviation. Qui sont les formateurs dans cette filière d’étude ? Avec quelles compétences ? Où feront-ils leurs pratiques et stages, alors que Butembo n’a pas d’aéroport ? En plus, les quelques appareils atterrissant à l’aérodrome de Rughenda sont pilotés par des expatriés pour la plupart.
Le mal est profond !
La prolifération des écoles en RDC détruit l’éducation. Les problèmes dans le secteur de l’enseignement au pays sont réels et méritent un traitement adéquat. Cela importe peu pour les promoteurs et créateurs d’écoles. Pour eux, l’argent suffit. Ici, l’élève est plus important que son formateur.
J’ai été surpris un jour d’assister à l’exclusion d’un enseignant. Motif : il a énervé un élève. Pour le patron de cette école, les élèves sont une source de richesse alors que les enseignants sont de simples charges. L’éducateur, malgré son noble travail, continue à vivre dans une précarité inadmissible et est exposé à la corruption.
Créer une école, c’est aussi une façon de faire face à la pauvreté. En conséquence, notre système éducatif est affaibli. Certes, il existe des écoles privées, réputées pour avoir une formation de valeur. Mais la qualité reste rare dans les écoles publiques. Le business dans l’éducation détruit sa mission même. Une régulation sérieuse s’avère nécessaire et l’Etat est appelé à prendre ses responsabilités !
Commentaire *comment seront géré les écoles privée ? seront t-elles pris en charge par l’Etat?