Nombreux sont les scandales financiers qui jalonnent la présidence de Félix Tshisekedi Tshilombo. Détournements de fonds, corruptions, malversations, concussions… Et les proches du président impliqués dans ces délits semblent rarement punies. Sont-ils intouchables ou jouissent-elles d’une sorte d’immunité qui les placent au dessus de la loi ?
Tenez ! En octobre 2019, l’ex homme de confiance du président Félix Tshisekedi est arrêté et jeté à la prison de Makala. Dieudonné Lobo. C’est pour avoir touché un pot-de-vin. Une affaire de monnayage de « mandat spécial » octroyé à une société canadienne pour des études sur l’exploitation industrielle du diamant de la Miba. Quelques semaines plus tard, Dieudonné Lobo recouvre la liberté comme si de rien n’était.
Justice sélective
Le O8 janvier 2021, Modeste Makabuza et Benjamin Wenga, respectivement directeurs généraux de la Société congolaise de construction (Sococ) et de l’Office des voiries et drainages (OVD) sont libérés de la prison de Makala à la faveur d’une grâce présidentielle. Les deux hommes avaient été condamnés en juin 2020 pour détournement de deniers publics, concussion et corruption dans le cadre du procès de « 100 jours ». Problème. Leurs noms ne figuraient pas sur le décret présidentiel, d’après plusieurs médias.
Et ces deux personnes avaient écopé de trois ans de prison ferme après des procès télévisés. Mais Fulgence Baramoto, réputé proche de l’ancien président Kabila, qui avait pourtant été condamné avec eux, n’a pas bénéficié de la même mesure de grâce. Il croupit encore en prison. Qu’est-ce qui s’est passé ?
Plusieurs autres faits étayent la thèse selon laquelle les personnes proches du pouvoir passent entres les mailles de la justice. Vous vous rappellerez par exemple l’affaire de 15 millions étouffées elle aussi dans l’œuf parce que plusieurs proches du président Félix Tshisekedi auraient été impliqués. Mais on constate que les gens qui ne sont pas en odeur de sainteté avec le régime sont systématiquement arrêtés et condamnées.
Willy Bakonga ancien ministre de l’Enseignement et ancien membre du Front commun pour le Congo, plateforme politique soutenant Joseph Kabila, a été condamné à 3 ans de prison pour détention de plus de 30.000 USD liquides. Un autre procès l’attend pour détournement de l’argent alloué notamment à la gratuité de l’enseignement. En même temps, Eteni Longondo ancien ministre de la Santé et membre du parti au pouvoir, sur qui pèsent des soupçons de détournement de l’argent alloué à la riposte contre la Covid-19, semble ne pas être inquiété. Du moins, jusqu’ici, et cela malgré les accusations de l’Inspection générale des finances.
Jusqu’à quand la justice continuera-t-elle à agir de manière sélective ? Tant qu’il y aura des gens au-dessus de la loi, l’impunité régnera, la corruption, les malversations et les détournements des fonds publics continueront.
Vous êtes du FCC. Soyez courageux. Restez tranquilles et regardez les gens plus sérieux que vous travailler.