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RDC : nouvelle médiation de l’Union africaine en perspective

L’Union africaine peut-elle convaincre Kabila à quitter le pouvoir fin 2017 comme l’a fait la CEDAO avec Yahya Jammeh en Gambie ? Rien n’est moins sûr. Seule certitude, le président en exercice de l’UA Alpha Condé envisage une nouvelle médiation en RDC. Peut-être un troisième dialogue.

Le président guinéen Alpha Condé a décidé de se jeter dans le marigot congolais. Lors de son dernier séjour  à Paris, il a évoqué avec son homologue français l’idée d’une nouvelle médiation en  RDC. Par cela, l’UA avoue tout haut l’échec de sa première médiation menée par le Togolais Edem  Kodjo.

Le dialogue d’Edem Kodjo

À l’époque, les prises de positions controversées de l’Union africaine sur la crise congolaise n’ont pas permis de mettre autour d’une même table
toutes les forces politiques de la RDC. Edem Kodjo avait plutôt brillé par sa surdité vis-à-vis de toutes les revendications du Rassemblement de l’opposition alors dirigé par Etienne Tshisekedi. Le Togolais a tout de même produit l’accord dit du 18 octobre 2016 aujourd’hui classé au tiroir.

Pour sa part, l’accord  du 31 décembre, quoi qu’ inclusif, n’a suscité les espoirs que l’espace d’un matin. Par la suite, il a pris du plomb dans l’aile surtout depuis la mort de Tshisekedi et l’abandon de la Cenco. De son côté,  le régime de Kabila n’a fait que multiplier obstacles et manœuvres dilatoires pour torpiller cet accord. Du coup, la perspective de voir les élections crédibles et transparentes être organisées fin 2017 semble s’éloigner de plus en plus.   

Aujourd’hui l’Union africaine entend
reprendre les commandes de la médiation en RDC. Va-t-elle corriger les erreurs d’Edem  Kodjo ou envenimer encore  une situation déjà pourrie  ?

Un troisième dialogue ?

L’accord de la Cenco a été jugé parfait à 98% par le président Kabila lui-même. Ce n’est donc pas à cause des 2% manquants qu’il faut convoquer un troisième
dialogue. Tout ce que le peuple congolais veut aujourd’hui c’est la mise en œuvre  de l’accord du 31 décembre. Si l’UA vient pour un autre accord ou pour un troisième dialogue, nous saurons qu’elle vient aider Kabila à s’éterniser au pouvoir. Une telle option ne fera que décrédibiliser davantage l’organisation panafricaine.

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