"Joseph Kabila et Félix Tshisekedi lors de la passation du pouvoir "
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RDC ou République des fils à papa

« Au nom du père et du fils », voilà l’une des formules sacro-saintes pour accéder au pouvoir en RDC. En effet, s’il est une évidence devant laquelle nul ne peut feindre la cécité c’est que pour occuper une place de prédilection, se faire embaucher, être ministre, député ou président de la République, il faut avoir un lien familial avec une personnalité bien positionnée dans l’arène politique. Sinon l’ascension dans la société vous sera difficile. 

Puisque l’exemple ne peut venir que d’en haut ; commençons alors par le sommet. Élu au suffrage universel selon les résultats de la Céni, l’actuel président de la République n’est nul autre que l’un des fils de feu Etienne Tshisekedi wa Mulumba.

Président autoproclamé en 2011, plusieurs fois, député, ministre et  Premier ministre sous le régime du maréchal Mobutu, Etienne Tshisekedi, dès lors qu’il se voit affaibli par la maladie et l’âge, propulse son fils, appelé affectueusement Fasthi, sur le devant de la scène politique. A sa disparition, son fils Félix Tshisekedi hérite non seulement d’un parti politique de masse ancré dans la société, mais aussi et avant tout de l’aura du père. Deux atouts qui lui ont balisé la voie du Palais de la nation.  

Pareil pour Kabila fils

Le raïs comme l’appellent ses fans,  avant d’être élu en 2006 et réélu en 2011, a pris les rênes du pouvoir  à la suite de l’assassinat de son défunt père, Mzee Kabila. On peut toujours se demander si telle était la dernière volonté du tombeur de Mobutu, mais là n’est pas le débat. Néanmoins, une chose est sûre : le fils à  papa, déjà militairement bien positionné par son géniteur, a fini par remplacer ce dernier au sommet de l’Etat.

Cependant, le vent de la démocratie soufflant de plus en plus fort, tout se joue désormais au sein des partis politiques. 

Ces partis manipulés par le fondateur ou l’autorité morale

Puisque les formations politiques semblent passer pour l’antichambre du pouvoir, pas besoin d’être un grand observateur pour constater que leur gestion se transmet de père en fils. Les membres du Palu, UDPS-Kibasa, UDPS-Tshisekedi, etc., en savent bien plus que nous.

Du vivant du fondateur, les fils à papa sont casés au sein du parti à des postes qui leur permettent d’être proposés à des postes ministériels ou des mandataires dans l’administration publique. Ou alors, ils sont tout simplement suppléants de leurs géniteurs aux échéances électorales. Dans ce contexte, pas étonnant que certains politiciens se comportent aux élections comme au jeu du hasard en postulant à plusieurs niveaux : présidence, législatives, provinciales, sénatoriales, afin de maximiser les postes à répartir aux membres de leur familles biologiques. 

«Eza na ngo cope ya famille », disent les Kinois

Il n’y a pas qu’en politique que le phénomène « fils à papa » est observé. La religion, un autre domaine, sous les feux des projecteurs de la population, n’échappe guère à cette situation. Seule différence dans l’église, cela se ferait sur la recommandation du Saint-Esprit. Vous entendrez dire par exemple : « Avant sa mort, le révérend archibishop Untel a vu un ange qui lui a demandé de remettre son épée à son fils ! »

Au vu de tout ça, pour certains Kinois, devenir ministre de Dieu ou du gouvernement est et reste avant tout une affaire de famille, d’où l’expression « cope ya famille ».

 

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