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En RDC, toutes les provinces sont mal gérées

C’est le pire constat fait par l’inspecteur général des finances. Toutes les provinces sont mal gérées. Jules Alingete l’a dit dans une vidéo qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Il répondait aux questions des journalistes sur des sujets relatifs aux finances publiques.

Rien d’étonnant à tout cela pour de nombreux Congolais, des ONG des droits économiques et de gouvernance publique. Mais, ce que Alingete a déclaré est chargé d’implications graves.

Excès de mauvaise gestion

D’abord, au plus haut niveau de l’Etat, on a conscience que des plus hauts fonctionnaires de l’État gèrent mal. Pourtant, des mesures urgentes ne sont toujours pas prises pour que s’arrête l’hémorragie.

La mauvaise gestion continue dans les provinces. Et on sait que cela profite à des individus du régime actuel ou de l’ancien. Par exemple, les Assemblées provinciales sont depuis toujours dans un rôle de manipulation. Chaque gouverneur qui resiste à certaines personnalités du pouvoir central est remplacé. Des gouverneurs destitués par les députés, à la demande des puissants !

Les exemples sont légion. A Kolwezi, dans le Lualaba, à Kalemie (Tanganyika), à Kamina (Haut-Lomami) et dans plusieurs autres provinces, les députés ont  destitué les gouverneurs sans respecter les procédures légales.

Des parlementaires qui violent les lois

A mon sens, aucune logique ne peut expliquer que des parlementaires, engageant leur institution, violent des lois qu’ils votent eux-mêmes. Or, c’est ce qui a été plusieurs fois reproché aux procédures de destitution des gouverneurs. Je citerai ici le cas de Jean-Claude Kazembe dans le Haut-Katanga, Richard Muyej dans le Lualaba ou encore Zoé Kabila dans le Tanganyika.

Tous ces gouverneurs n’auraient pas eu la chance de présenter leurs moyens de défense avant leur destitution. En plus, pourquoi finalement au lieu de les poursuivre en justice pour qu’ils paient, les gouverneurs déchus pour détournements ou mauvaise gestion financière, sont restés libres ? Tout s’est-il régularisé par le simple fait d’avoir destitué les détourneurs des deniers publics ?

L’autre problème est que l’inspecteur général des finances (dont l’institution est rattachée à la présidence de la République) a fait une révélation qui n’a été suivie d’aucune action d’envergure. Du moins sur le plan de la communication publique.

Des actions répressives pour redresser

Certes, il ne lui appartient pas de sanctionner les gouverneurs mauvais gestionnaires, mais le gouvernement peut décider de corriger les fautes constatées. Une mauvaise gestion décriée à ce point est quelque chose de grave. Il fallait des actions publiques conséquentes.

Justement, le problème majeur se situe à ce niveau : l’absence d’actions répressives contre la mauvaise gestion. Il appartient au président Tshisekedi d’en tenir compte. Son régime ne devrait pas se contenter de dénoncer ces malversations financières. Le président est à la tête du pays pour poser des actes : corriger, et frapper aussi quand il le faut. Et dans tous ces cas de mauvaise gestion évoqués dans ce blog, je crois qu’il faut des sanctions sévères.

 

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