article comment count is: 1

Et si on recrutait nos ministres sur concours en RDC ?

Pour le partage des ministères, la coalition au pouvoir (FCC-Cach) a mené des concertations. Pareil pour le partage des postes au sein des entreprises du portefeuille de l’État. Une fumée blanche aurait même été trouvée. Malheureusement les facteurs pris en compte prioritairement sont les appartenances politiques ou ethniques, la fidélité au chef… Des facteurs qui n’ont rien d’objectif et ne tiennent pas compte de la méritocratie.

Je crains que la gestion des ministères et des entreprises ne soit laissée entre les mains des personnes inexpertes en lieu et place des compétences avérées. Je pense que les ministres et leurs cabinets, les directeurs généraux des entreprises publiques devraient être recrutés sur concours pour contourner la corruption, le népotisme, le tribalisme, le copinage politique et d’autres maux qui gangrènent l’administration publique congolaise. D’ailleurs, ça ne sera pas une première expérience en RDC : au début des années 2000, les mandataires des entreprises publiques étaient recrutés sur la base des tests et concours dirigés par le Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (Copirep), à l’époque géré par l’actuel Premier ministre Sylvestre Ilunkamba.

Les quotas politiques sacrifient l’excellence

Les ministères, tout comme les entreprises du portefeuille de l’État, sont de nature très techniques. Ils nécessitent donc des compétences avérées suivant la spécialité ou l’objet de chaque entreprise. En RDC, pour être nommé ministre ou responsable d’une entreprise publique, c’est d’abord votre appartenance politique qui est pris en compte. Et comme ce n’est pas toujours facile de trouver la personne idéale dans un parti politique, on recourt au moindre mal, c’est-à-dire, à la personne (chouchoutée du chef du parti) qui a des informations, embryonnaires soient-elles, sur l’objet de l’entreprise.

Ainsi, la chose publique censée être gérée par des personnalités qualifiées et justifiant d’une certaine expertise et d’une probité morale, est en réalité confiée suivant les couleurs politiques. La conséquence est que ces mandataires ainsi nommés sur la base des quotas politiques se comportent comme des délégués de leurs familles politiques. Et c’est à elles qu’ils rendent des comptes, plutôt que de se comporter en hommes d’État et en vrais gestionnaires d’entreprises.

De bonnes personnes aux bonnes places

L’administration congolaise peine à réaliser l’intérêt général. Et l’une des causes est que les entreprises du portefeuille de l’État ne savent pas faire gonfler les recettes du Trésor public. Je pense que c’est un problème d’hommes. On ne met pas la personne qu’il faut à la place qu’il faut. Pas impossible de voir un infirmier à la tête de la Société nationale d’électricité, un juriste ministre des Hydrocarbures, un agronome au ministère des Mines …

Ainsi, des compétences pourtant nécessaires mais qui ne se retrouvent pas dans des partis politiques sont ignorées ou, à la limite, reléguées à des postes subalternes. Pas étonnant qu’on ait une Snel incapable de donner l’électricité, une Régideso aux robinets secs, et ainsi de suite.

Mettre en place une CV-thèque de profils des Congolais

Au Congo, les talents des fils et filles du pays sont inconnus. On a l’impression que les entreprises publiques ne recrutent que dans la capitale et parfois dans les grandes villes. Le recrutement sur concours permettrait à l’État congolais de constituer et de disposer d’une CV-thèque de talents et profils divers des Congolais cachés à l’intérieur du pays, dans nos provinces.  Cela permettrait, à chaque fois, de s’y référer et d’y puiser des compétences nécessaires pour l’accomplissement de telle ou telle tâche.

Je pense que le recrutement sur concours, en plus des avantages qu’il présente, permet de mobiliser toute personne compétente et désireuse d’aider la République à atteindre son développement. Cela nous éviterait une perte de cerveaux. Les Congolais ayant des compétences nécessaires ne savent pas accéder aux postes clefs. Conséquence : ils partent chercher ailleurs.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (1)

  1. Nous sommes fatiguer avec la bande des comedien qui sont placer au somet de l’Etat, en plus nous n’attendons rien d’eux si ce n’est que la déception totale.