Après environ une semaine de grève pour revendiquer le paiement de leurs salaires, les agents de la Régie des voies aériennes (RVA) de Mbujimayi ont repris leur service sans toucher un seul mois de leurs arriérés. C’est à se demander à quoi aura servi cette grève.
La grève décrétée par une partie des agents de la RVA Mbujimayi a commencé le 28 février dernier, paralysant les activités à l’aéroport. Dès le mercredi 1er mars, les grévistes avaient radicalisé leur mouvement de protestation. Ils ont brûlé des pneus dans les entrées principales de l’aéroport de Mbujimayi, bloquant tout accès aux installations.
Dans leur colère, les manifestants exigeaient le paiement de sept mois de leurs arriérés de salaires. La situation s’est dégradée lorsque les agents de la RVA ont constaté que le commandant de l’aéroport de Mbujimayi, José Ipoli, restait sourd à leurs revendications, malgré le préavis de grève qui avait été déposé sur son bureau. Selon les grévistes, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, aura été le déboursement par le commandant de la RVA d’un montant d’environ quinze mille dollars pour les frais de fonctionnement, alors que les agents sont impayés depuis sept mois. Comme quoi, la RVA a de l’argent pour le fonctionnement, mais n’en a pas pour payer les agents.
« La RVA n’a pas de moyens »
Pour le commandant José Ipoli, les réclamations des grévistes sont légitimes. Il déplore cependant que certains d’entre eux soient « allés jusqu’à saboter quelques matériels de l’entreprise ». José Ipoli explique par ailleurs que le non paiement des salaires dont se plaignent les agents est une situation héritée de ses prédécesseurs.
Toujours selon José Ipoli, l’aéroport de Mbujimayi n’est pas le seul au Congo où les agents ne sont pas payés. Il pointe du doigt la baisse des recettes comme cause des difficultés que connaît l’entreprise. À noter que la RVA emploie près de cent personnes.
Reprise du travail
Le vendredi 3 mars, au cours d’une réunion du comité provincial de sécurité élargie aux syndicats de la RVA, le gouverneur de la province du Kasaï-Oriental, Alphonse Ngoyi Kasanji a exhorté les grévistes à reprendre le travail. Il les a assuré de sa disponibilité à mener les démarches pour que soient débloqués au plus vite tous les salaires impayés. Ce que les grévistes ont accepté sans hésiter.
Ils sont retournés au travail le lundi 06 mars sans avoir rien reçu de ce qu’ils revendiquaient. Tout ce qu’ils ont reçu, ce sont des promesses. Comme si cela avait été une grève pour rien. Ils ont néanmoins manifesté leur inquiétude quant à ce qu’ils appellent « la mauvaise gestion de peu de recettes que génère l’aéroport de Mbujimayi », cinquième en RDC en termes de trafic aérien.