Souvent les sondages d’opinion n’apparaissent en RDC qu’à l’approche des élections. Ce n’est pas mal. Mais je pense qu’ils devraient être effectués régulièrement pour faire connaître la côte de popularité des dirigeants en cours de mandats. Cela permet aux gouvernants de savoir ce que les gouvernés pensent d’eux. Savoir s’ils sont en phase avec ceux qu’ils dirigent où s’ils sont déconnectés de la réalité sur le terrain.
Dans les pays où les populations ont acquis une forte culture de statistiques, les citoyens consultent régulièrement les indicateurs et les résultats des sondages. C’est par exemple, lorsqu’il faut connaître le niveau d’appropriation ou de méfiance vis-à-vis des politiques sociales, économiques, sécuritaires et autres, menées par le gouvernement. Savoir si tel personnalité, ministre, leader, célébrité, est en baisse dans l’opinion ou a le vent en poupe.
Les sondages comme baromètres
En RDC, les sondages sont d’une importance capitale. Je parle de vrais sondages scientifiques et non des manipulations que l’on distille sur les réseaux sociaux. On aimerait savoir par exemple en termes de pourcentage si la population croit que Félix Tshisekedi devrait avoir un dialogue direct avec Paul Kagame pour mettre fin à la guerre du M23/AFC.
On aimerait savoir la côte exacte de popularité de la Première ministre Judith Suminwa, alors que son gouvernement va totaliser 100 jours en septembre 2024. Savoir à quel pourcentage les Congolais soutiennent ou détestent le système LMD dans nos universités…
Les sondages poussent à mieux faire
On aimerait savoir lequel des ministres a le plus d’opinions favorables dans la population. On aimerait savoir combien de Congolais ont signé des contrats de travail par exemple dans les multinationales du secteur minier, ainsi que la moyenne de leurs salaires par rapport à ceux des expatriés…
Ce sont de telles statistiques qui peuvent jouer le rôle de boussole pour éclairer le gouvernement sur les urgences, mais aussi les politiques et les orientations à prendre pour rectifier la situation. Malheureusement en RDC, il faudra attendre 2028, année électorale, pour voir déferler des sondages d’opinion, dont la plupart sont politiquement motivés. Avec pour objectif d’influencer les électeurs en faveur de l’un ou l’autre candidat.