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Nos traditions : devons-nous tout suivre à la lettre ?

L’Africain est un homme ancré dans ses origines. Il est souvent intimement lié aux traditions dans lesquelles il a grandi. Mais ces traditions, devons-nous les suivre toutes à la lettre ? Cet article nous conduit dans les coutumes sur les mariages en Ituri dans l’est de la RDC, à la rencontre du groupe ethnique Hema. Un peuple essentiellement agriculteur.

Le mariage est l’un des domaines où la coutume est très ancrée chez beaucoup de Congolais. Chez les Hema, la famille de la mariée est très engagée pour la réussite du mariage, au point d’y consacrer un rite spécial durant la nuit des noces. Mais ce rite contraste avec les pratiques acceptées dans nos sociétés modernes. Il s’agit pour la nouvelle mariée, de passer la première nuit avec ses shangazi (tantes paternelles).

La nuit des noces chez le peuple Hema

Et oui ! Cette nuit qui fait fantasmer pratiquement tout futur marié, a un autre but chez le peuple Hema : préparer la nouvelle mariée à sa nouvelle vie. Durant cette nuit, les tantes programment leur fille pour la vie du mariage et tout ce qui va avec. De la responsabilité à la soumission, en passant par la vie au lit, les shangazi s’appliquent à faire en sorte que la fille ne soit pas, dans son foyer, une honte pour la famille.

Mon oncle, pourtant Hema mais non informé de la pratique, était sous le choc. Les cérémonies des noces en Ituri, prennent fin généralement autour de 18h. Contrairement aux autres régions où les mariés ont toute la nuit pour eux. Mon oncle avait loué une belle chambre dans un hôtel de la place. Il tenait à marquer leur première nuit. Mais à sa grande surprise, les shangazi se sont imposées. Elles ont emmené sa dulcinée.

Voilà que la plus belle nuit vire au cauchemar pour ce couple

La mariée elle, savait ce qui devait se passer. Mais dans nos sociétés africaines, la femme n’est toujours pas suffisamment émancipée et n’a pas droit à la parole lorsque la tradition a déjà tracé les normes et codes de conduite. D’ailleurs, une opposition de sa part pourrait être source de malheur. Craignant certainement sa réaction et de fait, son opposition, étant donné que cette pratique est aux antipodes des standards de la société actuelle, elle n’a rien dit à son mari.

La nuit qui devait être la plus belle pour ce couple, avec tout le romantisme en perspective, s’est transformée en cauchemar pour le mari. Il a dû passer la nuit chez son frère, en essayant de noyer sa déception et son amertume. Sûrement dans quelques verres d’alcool. Alors que pour la famille, l’initiative est noble au regard de la coutume.

Mais cette coutume a eu un effet contraire à celui recherché : c’est-a-dire consolider le mariage et rechercher le bonheur du couple. Ce qui a joué négativement sur les premiers instants censés être les plus sucrés pour ce couple.

Devons-nous suivre de telles traditions ?

Comme je l’ai dit tantôt, nos traditions ont pour rôle d’encadrer nos actions. L’Africain a un certain nombre de valeurs qu’il tient à sauvegarder. Mais il est des pratiques qui doivent être bannies. La préparation au mariage devrait être un processus qui s’apprend au quotidien. Bien que l’initiative demeure louable, une seule nuit ne saurait suffire pour inculquer à la mariée tous les rudiments du mariage.

La famille a tout le temps, plus de 20 ans en général, pour éduquer son enfant sur tous les sujets de la vie. Les pratiques qui n’épanouissent pas n’ont pas leur raison d’être.

 

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Les commentaires récents (4)

  1. Quand on veut apprécier la réalité africaine à l’aune des réalités de l’Occident, ça donne toujours ces genres de publications. J’ai lu du début à la fin l’article, il n’est pas démontré en quoi la pratique des Hema est mauvaise mais elle n’est pas juste conforme à ce qu’en Occident on attend par la nuit des noces. Si le marié était informé, il n’allait pas se noyer dans l’alcool. Nous ne devons pas chercher forcément à confirmer notre coutume à ce qui se passe en Occident pour prentendre être civilisé. Nous devons plutôt évaluer nos coutumes si elles remplissent toujours leurs objectifs pour les améliorer, adapter et changer.

  2. J’ai bien lu votre article du début à la fin.
    Vous aussi en voulant tout banir, vous nous dites que nous puissions copier le modèle occidental ?
    Or si nous regardons entre les Hemba et les occidentaux, Les divorces sont courants chez les occidentaux.
    Quel est l’impact négatif de cette pratique pour qu’elle soit bannie ?
    Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi ces choses existent chez nous?