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Utiliser l’art pour guérir les blessures de la guerre

Dans les villages de Shasha et Kibati, en périphérie de Goma, au Nord-Kivu, un projet novateur utilise l’art et le sport pour reconstruire la résilience des jeunes traumatisés par les conflits. Porté par l’organisation JUA-ASBL, le projet Kijana Ana Simama kwa Sanaa (en français : « La jeunesse s’élève avec l’art »), offre une lueur d’espoir dans une région meurtrie, où les stigmates de la guerre persistent dans le quotidien des habitants.

Depuis des décennies, les guerres successives dans l’est de la RDC, les affrontements entre groupes armés et les déplacements massifs de population, ont laissé derrière eux un lourd héritage psychologique. Dans ce contexte, les jeunes sont particulièrement vulnérables. Beaucoup ont été témoins ou victimes de violences extrêmes, et certains peinent à trouver des moyens de s’exprimer ou de se reconstruire.

Osée Elektra, directeur artistique du projet Kijana Ana Simama kwa Sanaa (Kasiks), explique que c’est dans ce cadre que JUA-ASBL a conçu Youth Raise Through Arts, un programme qui entend redonner la parole aux jeunes de 18 à 30 ans grâce à la créativité et à l’expression corporelle. Du 20 avril au 31 juin 2025, les ateliers créatifs se succèdent, ces activités visent à renforcer la cohésion de groupes et à recréer un sentiment d’appartenance à la communauté nationale. Les jeunes, souvent repliés sur eux-mêmes en raison de la douleur ou de la honte, découvrent un espace sécurisé où leur voix compte et où leurs émotions peuvent s’exprimer librement.

Dans l’est de la RDC, où les infrastructures de santé mentale sont limitées, les initiatives comme Kasiks ouvrent de nouvelles perspectives. Elles offrent aux jeunes un espace d’expression, mais aussi un moyen de reprendre le contrôle de leur récit, de leur identité et de leur avenir.

En effet, le projet Kijana Ana Simama kwa Sanaa ne se résume pas à une simple activité artistique. Il est aussi le symbole d’une communauté qui refuse de se laisser enfermer par la violence, et qui trouve dans la beauté et l’art un chemin de résilience. Dans une région où les cicatrices de la guerre sont profonds, ces jeunes démontrent que même les blessures les plus douloureuses peuvent être sublimées par la créativité et la solidarité.

 

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