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Le voyage sur le fleuve : ce luxe que l’avion ne t’accorde pas !

Pour plusieurs raisons, notamment la peur de l’eau ou le confort de l’avion, de nombreuses personnes préfèrent voler que naviguer. Cependant, j’ai la conviction que ceux qui n’ont jamais essayé la voie fluviale ignorent ce qu’ils ratent. Dans certains cas, le bateau, la pirogue ou le canon rapide sont préférables à l’oiseau métallique.

Pour commencer, je vous invite à reconnaître qu’aucun moyen de transport n’est sans risque. Les avions font des crashs, les camions les accidents. Ça ne sert à rien de diaboliser les voyages sur l’eau.

Je vous raconte ma petite histoire

Il est 12h à Kisangani quand un canon rapide m’embarque pour me conduire dans la province de Mongala, via Lokutu. Je vous assure que j’ai vécu l’un des meilleurs moments de ma vie, sous un soleil ardent du mois de janvier.

Qu’entendez-vous par la phrase « le Congo est beau » ? Ça n’a rien à voir avec les infrastructures. Tout est dans l’aspect naturel de la chose. Quitter une ville vers une autre par route pour voir la beauté de notre pays, c’est bien. Mais le faire en flottant sur le majestueux fleuve Congo, c’est tout simplement magnifique.

Cerise sur le gâteau, je suis tombé sur un conducteur dont le cerveau constitue toute une carte géographique qui me retrace tout le trajet que nous avons effectué.  Il me fait découvrir des îles et des peuples qui, auparavant, n’étaient que fiction dans ma tête. Dans un avion, un pilote n’a pas le temps de vous expliquer les nuages. Il reste très concentré et prudent.

Que de découvertes !

Nous avons eu une excursion de 4 heures (Lokutu-Yaligimba) qui m’a permis de visiter quelques villages et campements des pêcheurs sur l’itinéraire. À chaque arrêt du bateau, ce circuit m’a offert un échange naturel avec ces pêcheurs et villageois, dans une approche en formule immersion. J’ai même oublié la profondeur de l’eau qui va jusqu’à 220 mètres, séduit par l’accueil des villageois.

Le fleuve Congo est un bijou qu’il faudrait mettre en avant. Malheureusement, le secteur du transport qui pourrait valoriser ce vaste potentiel n’a pratiquement pas connu d’évolution depuis plusieurs années en RDC. Il demeure marginal à cause de la vétusté des infrastructures, du manque d’investissements et de la faiblesse du cadre règlementaire. Ces eaux qui arrosent Kisangani, Mbandaka, Kinshasa et Matadi avant d’atteindre Banana, méritent mieux que l’image affreuse qu’elles envoient aujourd’hui.

Certes, une évolution ne fera pas atteindre aux bateaux le niveau de confort de l’avion, mais au moins, je crois, le niveau de la peur des eaux pourra diminuer chez certains amis.

 

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