#VraiMobali : vous les hommes, les femmes peuvent vous diriger !

L’une des meilleures expériences de Habari pendant la campagne #VraiMobali à Mbujimayi c’est d’avoir mis les filles et les garçons face à face dans un débat contradictoire. Le 8 août a eu lieu la dernière activité hors ligne sur la masculinité positive à Mbujimayi. Un débat sans orateur mais juste avec deux modérateurs : un homme et une femme.

Au total 23 femmes et 19 hommes ont discuté sur le thème : « Masculinité positive, que reste-t-il à changer ? » Le débat a tourné autour de trois principales sous questions :

  1. Les hommes, êtes-vous prêts à accepter qu’une femme soit votre chef ?
  2. Une femme a-t-elle le droit de refuser les relations sexuelles à son mari ?
  3. L’Etat doit-il légiférer sur la dot ?

Au cours du débat sur chacune des ces sous questions, certains garçons parmi les participants se sont montrés beaucoup plus attachés aux traditions que les filles. L’un d’eux avec un complexe de supériorité ne voulait même pas discuter avec les filles. Par contre, du côté des filles, beaucoup ont estimé que les traditions au Kasaï sont dépassées et que les mentalités doivent évoluer vers légalité homme-femme.

Les questions : « Les hommes êtes-vous prêts à accepter qu’une femme soit votre chef ? » et « une femme a-t-elle le droit de refuser les relations sexuelles à son mari ? », ont suscité une forte tension dans la salle.

Pour les hommes, une femme ne devrait en aucun cas refuser les rapports sexuels à son mari. Ce serait de l’indiscipline et de la haute trahison. Un autre participant a déclaré qu’une femme ne peut diriger les hommes sous aucun prétexte. Et c’est là que les filles se sont mises en colère. « Nous avons les mêmes diplômes, parfois plus que vous. Nous avons les mêmes compétences et les mêmes capacités mentales et intellectuelles. Nous pouvons vous diriger », a déclaré une fille du nom de Julienne en s’adressant aux hommes.

Une autre participante et jeune médecin, Marlene Kabwe, a été encore plus sévère en parlant du droit des femmes à refuser les relations sexuelles à leurs maris. Elle déclare : « Les relations sexuelles ça se négocie messieurs ! L’homme ne doit pas s’imposer. Nous ne sommes pas vos objets de plaisir. »

À ce sujet, un des garçons s’est énervé et voulait quitter la salle avant d’être calmé par les deux modérateurs.

Mais petit à petit au cours du débat, les garçons les plus durs à cuire ont mis de l’eau dans leur vin. Tout le monde est arrivé à la conclusion selon laquelle il faut user de dialogue avec la femme pour régler n’importe quel différend dans le foyer. La femme congolaise a toutes les compétences pour diriger même la nation.

Isabelle Mbuyi