En milieu professionnel, un viol ou un harcèlement sexuel se fait par des supérieurs. Il y a un rapport dominant/dominé, ce qui fait que plusieurs victimes sont confrontées à un dilemme : dénoncer le bourreau (le patron) au risque d’être révoquée, ou garder le silence pour conserver son travail.
En RDC, plusieurs cas de viol et harcèlement sexuel en milieu professionnel ne sont pas signalés par les victimes, dont la plupart sont des travailleuses subalternes. Craignant de perdre leur emploi, elles préfèrent garder le silence afin de préserver leur travail.
Comment débusquer un harceleur au travail ?
Au cours du #FaceAuxJeunes dernier organisé à Goma dans le cadre de la campagne mondiale #16Jours d’activisme. Une trentaine de jeunes, en union avec des juristes, des activistes et des défenseurs judiciaires ont longuement discuté sur le thème : « Viol et harcèlement sexuel, comment mettre fin à ce phénomène ? »
Le premier intervenant, maître Flavien Mutanava, précise qu’il y a certains comportements que peut présenter le harceleur en milieu de travail pour inciter la victime à la redevabilité. « Quand votre chef de travail commence à vous faire des cadeaux surprises, des visites domiciliaires intempestives, des comportements déplacés, des œillades répétées, des promesses d’une promotion. Faites déjà attention ! », a-t-il dit.
Flavien pense que la meilleure option possible c’est de dénoncer car, si le harceleur n’est pas traduit en justice, il continuera progressivement ses actions destructrices sur la victime.
Dénoncer pour stopper les tentatives du harceleur
La défenseur judicaire, maître Nelly Mbangu, a dit que les hommes peuvent aussi être victimes de harcèlement sexuel en milieu professionnel par des femmes hiérarchiquement supérieures. « Si vous êtes victimes d’un harcèlement et que vous avez des preuves palpables et irréfutables entre autres les messages et images à caractère sexiste et érotiques envoyées via WhatsApp ou Facebook par votre patron, n’hésitez pas à les dénoncer », a-t-elle insisté.
Guel Mamulaka, l’un des participants à cette activité a demandé à Nelly si les habits trop serrés ou qui tracent les parties intimes peuvent être à la base du viol ou harcèlement sexuel. Elle répond :
« S’habiller en vêtement sexy ne peut pas être une excuse de viol ou harcèlement en milieu professionnel ou académique. Nous devons contrôler nos sentiments ou porter plainte en cas d’attentat à la pudeur suite à un habillement jugé indécent ! »
A la fin de ces échanges, les participants se sont engagés à combattre toute forme de violences sexuelles et celles basées sur le genre.
Le harcèlement sexuel est une réalité dans notre société. Prenons alors conscience et n’acceptons plus qu’une personne impose son autorité sur notre corps à des fins sexuelles en milieu professionnel. Ainsi nous disons #MonCorpsM’appartient.