Le 7 novembre, le monde a célébré la journée internationale de l’écrivain africain. Cette année, Lubumbashi a choisi de donner une résonance particulière à cet événement. Au Centre d’art Waza, la première édition de la journée littéraire de Lubumbashi a vu converger un éventail de chercheurs, d’animateurs culturels, d’écrivains, et d’amoureux de la culture, de l’éducation, de la science, et des arts.
Cette activité, née de la passion et de l’effervescence de la scène locale, a rappelé que les voix littéraires lushoises, bien qu’intimement connectées à leur territoire, aspirent à un écho qui transcende les limites de la ville.
Poésie, théâtre, roman, polar… La diversité des genres littéraires offerts pour cette journée a laissé entrevoir la richesse et l’étendue du talent des écrivains de Lubumbashi.
Les mots semblaient vivre, se métamorphoser, animant des récits profonds et des fictions captivantes. La discussion était parfois houleuse. Cette vitalité littéraire démontre un potentiel inestimable, pourtant freiné dans son essor. Car, une question demeure : pourquoi cette littérature locale peine-t-elle à décoller ?
Une absence révélatrice : aucune autorité à l’activité !
L’une des réponses réside dans l’absence remarquée des autorités lors de cette journée. Aucun représentant de l’État n’a répondu à l’invitation. Une absence lourde de sens, révélant un désintéressement évident des responsables culturels vis-à-vis des écrivains et de leur art. Comment une littérature peut-elle grandir sans un soutien solide, sans un regard bienveillant de ceux qui portent la mission de la promouvoir ? Les mots se nourrissent d’attentions, et la culture exige des gardiens pour l’élever.
Cette première journée littéraire de Lubumbashi est un appel, mieux, une déclaration de soif de reconnaissance. Elle expose, dans toute sa grandeur, le paradoxe d’une richesse littéraire laissée à l’abandon par les mains officielles. Nul doute que cette absence est un écho, celui d’un potentiel ignoré, mais aussi l’annonce d’un éveil. Car, chaque écrivain présent, chaque page offerte, rappelle qu’une littérature en sommeil attend simplement de pouvoir déployer ses ailes, prête à embrasser un horizon que, cette fois, elle espère plus lumineux.
Déjà, les organisateurs donnent rendez-vous pour la seconde édition l’année prochaine. Peut-être une occasion pour les autorités de faire mieux.