Covid-19 et exclusions, l’engagement du citoyen

Le vendredi 24 septembre 2021, une trentaine de jeunes des mouvements de jeunes a pris part à une rencontre Face aux jeunes du collectif des blogueurs congolais Habari RDC. L’événement a donné de la voix aux jeunes, et en même temps, a lancé un débat sur l’engagement citoyen au sujet des situations et discours d’exclusion en pleine crise de coronavirus dans l’ancien Katanga.

Pour débattre de la question, deux invités : José Mukendi, journaliste à Actualités.cd et le psychologue Félicien Kitenge, enseignant à l’Université de Lubumbashi.

Reconnaitre le problème, pour une solution

Pour Roger Munying, chercheur indépendant et participant, certaines personnes pensent que le nouveau coronavirus est « une maladie importée à Lubumbashi, par une certaine tribu ». Ce qui selon son enquête, raviverait la flamme de la xénophobie, entre tribus qui se rejettent la paternité de la maladie.

« C’est de l’intox », rétorque le journaliste José Mukendi qui accuse un manque de tolérance, un esprit prisonnier des préjugés que concoctent certains leaders politiques en mal de positionnement, et qui tribalisent la maladie pour diviser les communautés. « Le cocktail est d’autant plus fort, poursuit le journaliste, avec un mauvais usage des réseaux sociaux, le bouche-à-oreilles numériques ! »

Exclusion comme arme d’une société vulnérable !

Félicien Kitenge peint un tableau macabre d’une société, la nôtre, vulnérable. Il explique : « Avec d’une part, le taux du jour [c’est-à-dire, vivre au jour le jour, NDLR] comme survie du Congolais et les contraintes de la Covid-19, la vulnérabilité sociétale pousse à réfuter l’existence même d’une maladie pourtant agressive. »

Cela poursuit-il, « est amplifié par l’incohérence du discours : un discours officiel faible contre un discours populaire fort.  Puisqu’on est frustré (par les contraintes de la maladie), on invente des théories de complot, on cherche le sorcier. Bref, on sombre dans « l’enfer c’est les autres » ».

Que faire alors ?

Pour la majorité des jeunes à cette rencontre, il est temps de développer la tolérance mutuelle, déconstruire les préjugés et lutter contre les fausses informations, sur une question aussi sérieuse que celle de la Covid-19. Et cela passe, aux yeux de ces jeunes, par l’éducation et l’autonomisation de la femme congolaise qui est pourtant en interaction permanente, avec notre société.

Il est donc temps que chaque citoyen joue sa partition, dans la compréhension de la Covid-19 en vue du vivre ensemble car la maladie ne devrait pas nous diviser !