Si les goûts et les couleurs ne se discutent pas, les opinions peuvent se discuter. Et chez les Congolais, il y en a qui sont extrémistes, d’autres modérés. Ce qui me choque ce sont les opinions extrémistes. Vous les trouvez dans la classe politique, parmi les journalistes, dans la société civile et parmi les citoyens lambda.
Prenons l’exemple de ceux qui sont au pouvoir. Aveuglés par l’argent et les biens mal acquis, ils ne savent plus faire une analyse objective de la situation du pays. Je me refuse à mentionner ici les noms des gens.
Ivres de lait, ces compatriotes au pouvoir pensent que tout va bien dans le pays. Ils pensent que ceux qui les critiquent sont simplement des aigris qui leur en veulent. Ils dénigrent l’opposition. Ils pensent que la majorité de la population soutient le régime. Ils justifient ce qu’ils condamnaient hier et condamnent ce qu’ils justifiaient hier… C’est l’ivresse du pouvoir !
L’opposition n’est pas si différente
Parlons à présent de ceux qui sont dans l’opposition. Eux parfois me font rire. Ils semblent avoir prêté serment de voir tout en mal. Pour eux, tout est noir : aucune route n’a été construite, aucun fonctionnaire n’a été payé, aucun projet n’a bien marché dans le pays, aucun député du pouvoir n’est bon… tous les membres du régime sont médiocres !
Ici non plus je ne veux pas mentionner des noms. On a affaire à des extrémistes de part et d’autre. Ils ignorent ce que c’est que l’honnêteté intellectuelle qui oblige à reconnaître ce que l’autre fait de bien, même si c’est insuffisant. Cette attitude de l’opposition s’explique simplement par l’adage qui dit : « Ôte-toi de là que je m’y mette ! »
Et les citoyens…
En RDC, un grand nombre de citoyens ne suivent que ce dicte le leader de leur tribu, de leur province ou qui parle leur langue. Qu’il ait raison ou non, ce qu’il dit est considéré comme une parole d’évangile. Il n’est pas rare de voir en République démocratique du Congo des soi-disant « clubs de notables de… » faire un communiqué aux allures guerrières pour dénoncer l’arrestation d’un leader politique de leur ethnie ou de leur province, même si celui-ci est coupable de ce qu’on lui reproche. Pour ces extrémistes, tout est complot contre leur tribu, leur province, etc.
La RDC a encore du chemin à faire pour que la classe politique, l’élite et les citoyens arrivent un jour à faire un raisonnement mature, objectif et équilibré sur les affaires publiques. Cela nous évitera beaucoup de conflits inutiles auxquels on assiste aujourd’hui dans le pays.