Gécamines, SNCC… : le dialogue social pour juguler la crise

A Lubumbashi, plusieurs dizaines d’anciens employés des sociétés publiques, quatre au total, continuent d’attendre le paiement de leurs salaires ou décomptes finals. Leurs délégués viennent de rencontrer le gouverneur du Haut-Katanga. Ensemble, ils pourront initier un dialogue social avec les employeurs.

Mercredi 12 février, à 11 heures du matin, plusieurs agents ou ex-agents de la Gécamines, de la Société Générale des Télécommunications (Sogetel), de la Société de Développement Industriel et Minier du Congo (Sodimico) et ceux de la SNCC (Société Nationale des Chemins de Fer du Congo), sont partis rencontrer le gouverneur du Haut-Katanga, à Lubumbashi.

Ces entreprises publiques presqu’en faillite, et qui ne sont pas toujours liquidées, n’ont pas toujours entièrement ou pas du tout payé de salaires ou fonds de départ à leurs agents.

Une délégation formée de 10 représentants de chacune de ces 4 entreprises, a été reçue par le gouverneur Jacques Kyabula.

Une solution cachée dans un Travail de Fin d’Etudes !

Le travail est celui réalisé par Abwaley. Licencié (bac + 5) en droit économique de l’Université de Lubumbashi. Cet homme qui s’est improvisé guide, dit avoir parlé de cette situation en 2005, dans son travail de fin de cycle.

Et le titre est comme vous l’aurez deviné : « Conflits sur l’impaiement de salaire des agents : cas de la SNCC ». Il épingle ici, quelques pistes de solution : « Initier un dialogue social avec les parties prenantes, faire une compensation et partir des agents les plus anciens aux plus récents, dans la restauration de leurs droits au salaire et au paiement de pension. »

Il explique : « Il s’agit pour l’employeur (ici la SNCC), de céder ses maisons et d’instaurer au plus vite, un système de paiement par tranche, des arriérés de salaire à raison de deux mois l’an, aux agents victimes de ces violations de droits humains ».

Cette solution n’est pas loin de réjouir Maître Hubert Tshiswaka, avocat qui défend les travailleurs avec son Institut de Recherches en Droits Humains (IRDH).

Il le fait savoir dans un tweet d’ailleurs : « Dossier Travailleurs et Pensionnés GCM, SNCC, SODIMICO et SOGETEL : Après une longue et riche conversation avec Gouv. JacquesKyabula et Vice-Gouv. Kamfwa du Haut-Katanga. Ils ont décidé d’expérimenter une innovation, un « Dialogue Social » avec toutes les parties prenantes. » Hubert Tshiswaka défend l’idée de ce dialogue depuis plus de 5 ans maintenant.

« Ça serait la meilleure solution », dit Minzadi Ote pour qui « l’employeur devrait normalement, payer toutes ces dettes avec intérêts. »

En attente d’un brin de salut ?                                                                                                  

Francis (puisqu’il a requis l’anonymat) quant à lui, fait partie de ceux qui attendent beaucoup des discussions entre le gouverneur et la délégation des agents qui revendiquent leurs droits.

Pensionné en 2008, il a servi comme soudeur pendant plus de 40 ans, au sein de la SNCC. Il se dit aujourd’hui victime d’un vol à travers un décompte final mal calculé qu’il avait reçu.

« Je n’ai jamais reçu un sou, des 50 mois d’arriérés de salaire que me doit mon employeur, dit-il. J’attends être rétabli dans mes droits », conclut-il.

Il est peut-être temps que qui a travaillé, mange enfin. Certains d’anciens travailleurs de ces sociétés sont décédés, parfois simplement parce qu’incapables de se faire soigner. Puisqu’ils n’ont pas reçu leurs salaires.