article comment count is: 0

Pourquoi les groupes armés ne renoncent pas aux armes en RDC ?

Quand un fait se répète plusieurs fois, c’est qu’il y a une raison. Dans l’Est de la RDC, les groupes armés ont souvent signé des accords de paix. Mais ils finissent par reprendre les armes. En Ituri par exemple, les rebelles Codeco et Zaïre qui avaient signé un acte d’engagement de cessation des hostilités ont recommencé les attaques contre les populations civiles. De quoi interroger leur sincérité lorsqu’ils ont signé les accords.

Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole du gouverneur militaire de l’Ituri, a récemment listé une quarantaine de civils tués par les rebelles Codeco et Zaïre dans plusieurs localités. Ces actes sont en violation de l’acte d’engagement qu’ils avaient signé avec le gouvernement congolais pour cesser les hostilités.

Accord le matin, guerre le soir !

Qu’on le veuille ou non, les accords de paix sont faits pour être respectés. Il ne sert à rien de les signer tambour battant pour ensuite les garder dans le tiroir. Et le plus souvent, pour qu’un groupe armé reprenne les armes après avoir signé un accord de cessez-le-feu, il faut qu’il y ait au moins une des raisons suivantes :

      1. Sa signature n’était pas sincère ;

      2. La partie adverse n’a pas fait sa part du contrat ;

      3. Une volonté de rester coûte que coûte dans la rébellion.

La culture de la violence

Dans le cas des milices et groupes armés de l’est de la RDC, on peut clairement constater une volonté de ces groupes armés de faire carrière dans la violence. Cela s’explique par le fait qu’ils se sont tellement habitués à une situation de non-droit que cela est devenu normal. Ils préfèrent gagner leur vie par la rapine et la prédation, plutôt que de travailler comme de bons citoyens.

Ils ont développé une culture telle que c’est la kalachnikov qui doit faire la loi. Cela leur permet de s’emparer des carrés miniers, de voler, violer et rester impunis. Dans ces conditions, ils ne respecteront aucun accord qui les oblige de quitter la violence, car cette violence est devenue leur zone de confort.

L’habitude fait loi

Je me souviens d’un enfant à Kinshasa qui, sans raison, avait déserté le toit familial pour aller vivre au marché et dans la rue. Ses parents ont tout fait pour le ramener à la maison, mais en vain. Le garçon préférait être libre dans la rue, fumer du chanvre, voler à l’esbroufe, ne pas aller à l’école… Une fois, à la demande de ses parents, la police l’a arrêté et ramené de force à la maison. Sa mère le suppliait en pleurant pour qu’il reste définitivement à la maison, mais deux jours après, il est retourné vivre au grand marché de Kinshasa. C’est là qu’il se sentait le plus à l’aise.

Un tel garçon s’il touche à la kalachnikov, quel accord peut-il signer avec le gouvernement ? Je pense que c’est ce qui se passe avec ces milices et groupes armés qui insécurisent la partie Est du Congo. C’est dans la qu’ils se sentent comme poisson dans l’eau.

Solution : la force !

Face à de telles rébellions, il n’y a pas mille solutions. On aura beau signer des accords de paix qu’ils ne respecteront jamais. La seule solution c’est de les soumettre par la contrainte. Pour cela, il faudra une armée congolaise plus puissante et dissuasive. Une armée capable de raser une rébellion en un laps de temps. C’était cela la vocation de l’état de siège, mais…

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion