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Sommes-nous tous des moutons sur Internet ?

Ici je ne parle pas de mouton au sens propre, mais plutôt de l’effet moutonnier, également connu sous le terme de comportement grégaire. Un phénomène où les individus tendent à imiter les actions des autres, souvent sans réflexion critique, afin de se conformer à un groupe. Ce comportement est particulièrement pertinent dans le contexte des médias sociaux, où l’information, y compris les discours de haine, peut se propager rapidement et largement en raison de la dynamique de groupe. Alors, êtes-vous un mouton ? Nous allons essayer de le découvrir. 

L’effet moutonnier se manifeste principalement à travers deux mécanismes : la pression sociale et l’information. La pression sociale pousse les individus à se conformer aux normes et comportements perçus comme acceptés ou majoritaires au sein d’un groupe. L’information, quant à elle, joue un rôle clé en influençant les croyances et les attitudes des individus, particulièrement lorsque ceux-ci manquent d’expertise ou de connaissances sur un sujet donné.

Doit-on liker parce que l’autre a liké ?

Prenez l’exemple de cette publication où l’on prétend que deux véhicules différents ont reçu la même plaque d’identification en RDC. L’auteur de la publication en conclut qu’il s’agit d’un symbole de mauvaise gouvernance, facilitée par le fait que ceux qui délivrent les plaques seraient de l’ethnie Luba. Le fait que cette publication ait reçu de l’attention, que ce soit sous forme de Likes, de partages ou de commentaires, la fait apparaitre comme une opinion acceptée, encourageant d’autres individus à y adhérer ou à la propager à leur tour, surtout lorsque les préjugés de cette personne sont également les vôtres.

Pourtant, en appliquant la pensée critique à cette publication, on se serait interrogé sur le fait que les deux véhicules ne sont filmés que d’un seul côté. (Plaque arrière pour le premier et plaque avant pour le second). L’autre détail est que les deux véhicules se soient retrouvés au même endroit. Puis, plus loin, un des internautes qui s’est connecté au site Internet de la DGI, révèle que l’immatriculation indexée est celle d’un autre type de véhicule, différent de celui présenté dans la publication.

Vous n’êtes pas obligés de liker ni de partager

L’attention de quelques utilisateurs partageant les mêmes préjugés suffit donc à augmenter la visibilité d’une fakenews et à motiver d’autres utilisateurs, influencés par le nombre croissant de partages, à partager ou à soutenir le contenu sans une réflexion critique approfondie.

La dissémination rapide et large des discours de haine en ligne, amplifiée par l’effet moutonnier, a des conséquences graves, notamment sur la radicalisation et l’exacerbation du tribalisme. Prochainement, si vous tombez sur une publication de ce genre, ne vous laissez pas emporter par vos préjugés, réfléchissez, puis si vous doutez, ne likez pas, ne partagez pas non plus. Par contre, s’il s’avère que vous avez des éléments pour prouver que ce qui est dit est faux : faites-le savoir en commentaires. Ne soyez pas un mouton.

 

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