Participante au Face aux jeunes de Mbujimayi. Crédit photo Yves Tshiyombo @Habari RDC

#VraiMobali : lutte contre la masculinité toxique, l’homme fait partie de la solution

Depuis très longtemps, les rapports entre l’homme et la femme ont été  caractérisés par une relation de domination. Cette domination  trouve son fondement dans la conception selon laquelle la femme est naturellement inférieure et plus faible que l’homme. Et très souvent, cela se traduit malheureusement par des violences sous diverses formes. Mais il ne faut pas oublier que dans cette lutte contre la masculinité toxique, l’homme lui-même fait partie de la solution.

Je pense qu’il est temps de travailler pour une masculinité positive dans une société sans violences faites aux femmes. Pour ce faire, l’engagement individuel et collectif est impératif. Car, une société sans violence ni discrimination basée sur le genre, est  possible et chaque personne peut jouer un rôle. Habari RDC Mbujimayi a joué le sien en organisant une conférence-débat sur le thème : « Masculinités : c’est quoi être un vrai homme ? » Cette conférence s’est déroulée en deux séances séparées de 20 participants chacune pour respecter les mesures de sécurité imposées par le gouvernement.

Aminée par maître Marceline Muswaswa, avocate au barreau de Mbujimayi, la conférence appelée également Face aux jeunes de ce samedi 13 juin 2020, a encouragé la masculinité positive, gage d’une bonne cohabitation entre les hommes et les femmes dans la société.

Types de masculinités

Selon l’oratrice qui citait plusieurs auteurs, il existe plusieurs types de masculinités. C’est entre autres : la masculinité hégémonique, la masculinité complice, la masculinité subordonnée, la masculinité marginalisée, la masculinité positive, la masculinité toxique… Cependant, les deux derniers  types de masculinités, c’est à-dire positive et toxique, ont été développées lors de cette conférence à la grande satisfaction des participants.

Les masculinités

A propos de la masculinité positive, l’oratrice a encouragé le fait d’être un homme calme, compréhensif et qui a des valeurs, des qualités et des comportements en phase avec l’évolution des mentalités. Un homme fidèle et respectueux de la femme, la traitant avec dignité, aimant le dialogue, etc. Un vrai homme n’est ni macho ni misogyne, a dit l’oratrice.

Quant à la masculinité toxique, c’est exactement le contraire de la masculinité positive. Ici pour prouver sa virilité, l’homme veut dominer la femme, la mépriser ; l’homme se fait agressif. Il pense que c’est lui le centre du monde et que la femme ne vaut rien. Ce type de masculinité conduit l’homme à user de violences :

  • Sexuelles (Viols, abus sexuels, le harcèlement sexuel, interdiction à la femme de jouir de ses droits sexuels et reproductifs)
  • Physiques (Coups et blessures, tortures physiques, mutilations diverses, assassinats, surcharge de la femme);
  • Psychologiques (Propos injurieux, harcèlement moral, intimidation, menaces, maltraitance, privation des libertés…)
  • Economiques (Privations des ressources, contrôle des ressources de la femme, interdiction à la femme d’exercer un emploi salarié ou une activité lucrative, exclusion de la femme de l’héritage)
  • Sociales (conjugales, stigmatisation des femmes dans les communautés, exclusion, interdits alimentaires, rites dégradants lors du veuvage, divorce, maladie de l’homme, célibat),
  • Politiques (non prise en compte des besoins des femmes dans les politiques publiques, lois discriminatoires à l’égard de la femme).
  • Etc.

Les participants ont posé toutes les questions sur ce thème et reçu toutes les réponses dans la première comme dans la deuxième séance.

Pour lutter contre la masculinité toxique, il faut promouvoir une masculinité positive, et il faut cesser de considérer les hommes comme un problème, mais plutôt comme partie intégrante de la solution au problème.

 

Moïse Mussa