Un homme doit être responsable, intelligent, fort, ne faisant pas les travaux ménagers… Tels sont des stéréotypes construits dans notre société congolaise autour de l’idéal d’homme et de femme.
Ces perceptions placent piurtant l’homme (Mobali, en lingala, langue de la RDC) au-dessus de la femme, sur tous les plans. Mais qui est un vrai mobali ?
Lubumbashi à l’ère d’une autre façon d’être homme
C’est autour de ce questionnement qu’a tourné l’échange entre jeunes le Vendredi 12 à Lubumbashi. Un échange-débat organisé par Habari RDC, le collectif des blogueurs congolais.
Les gestes barrières respectées suite au covid-19, les jeunes repartis en 2 groupes différents avec 20 personnes maximum, ont échangé sur l’exercice et le vécu de la masculinité positive.
Les différentes interventions résultant de cette rencontre ont révélé qu’il y a des causes profondes émanant de notre propre culture et croyances qui ne favorisent pas cette société où l’homme ne considère pas la femme son égale.
Selon Godelieve Nyemba, journaliste et activiste des droits des femmes, c’est aux parents et à la famille restreinte d’enseigner aux enfants peu, importe le genre, l’égalité entre hommes et femmes en termes des droits.
« Choisir de faire jouer les garçons avec les voitures, avions, etc. et les filles des poupées et des histoires des ménages influencerait même leur entendement des attentes de chacun » a-t-elle soutenu. « Cette pratique favorise la discrimination basée sur le genre » a-t-elle renchéri.
Surpris en pleine vaisselle !
Cet échange m’a beaucoup fait réfléchir sur la responsabilité des jeunes dans la société que nous voulons fondée.
Après mon mariage, nous nous sommes convenus avec ma femme, à mon initiative, que je ferai les ménages et cuisinerais tous les dimanches à la maison. Jusqu’à ce que mes cousines tombent sur moi, un dimanche, en train de faire la vaisselle.
L’indignation et la surprise caractérisaient leurs visages, au point de critiquer mon épouse. Mais je les ai tout de suite reprises, pour leur faire comprendre que c’était la règle chez nous, qu’elle n’avait pas à faire des histoires.
Cette expérience qui me donne plaisir à moi et à ma femme n’a rien changé en moi ou enlevé ma virilité en tant qu’homme. Elle n’a pas non plus pu faire de moi un dominé par ma femme, comme les penseraient certains conservateurs. Bien au contraire.
Ainsi, je sais que nos enfants ne tomberont pas dans les illusions ou stéréotypes du vrai mobali dans l’avenir. Car ils le verront à l’oeuvre, et prendront sur moi l’exemole.
En tout cas, je l’espère, mon souhait est que plusieurs adoptent un style de vie qui leur convienne. C’est dans le respect mutuel, l’épanouissement de chacun dans le couple, sans écraser les droits de l’un ou l’autre. C’est ça être vrai mobali.
Josué VANGU