Yoweri Museveni, le parrain

Quel chef d’Etat de la région des Grands Lacs n’a jamais eu affaire à Yoweri Museveni, président ougandais et personnage haut en couleur ?

Aussi loin que l’on se souvienne, tous les homologues de cette partie du continent africain ont, d’une manière ou d’une autre, baisé sa main avant d’aller conquérir le pouvoir. Du Front Patriotique Rwandais (FPR) à l’Armée de Libération du Sud Soudan (SPLA) en passant par l’Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo (AFDL). C’est une constellation des mouvements armés qui ont bénéficié soit du soutient affiché du président ougandais, soit de son silence coupable.

Certes la première chose qu’on remarque chez Yoweri Museveni, c’est son crâne chauve ou ses chapeaux de cowboy. Mais c’est avant tout un type qui a le verbe haut, un chef d’Etat coutumier des propos fracassants. A-t-on jamais oublié ses critique acerbes à l’encontre de la MONUSCO (Mission de l’ONU en R.D.Congo) en décembre 2013 ? Alors que l’armée congolaise était en débâcle face aux rebelles du M23 et que les casques bleus restaient passifs, Yoweri Museveni faisait sa sortie médiatique: les soldats envoyés par l’ONU étaient pour lui une façon de faire du tourisme militaire dans l’Est du Congo. Reste à savoir le sens qu’il a conféré à l’expression « tourisme militaire » qui s’avère être un néologisme.

L’homme fort de Kampala est aussi l’archétype du pompier-pyromane. Nombre de bruits de bottes à l’Est du Congo ont été mis sur son compte. Curieusement, c’est auprès de lui qu’ont fait toujours recours pour y mettre fin. Entre temps ce trublion a été « élevé » au rang de garant des accords d’Addis Abeba ayant mis fin à la guerre déclenchée par les rebelles du M23. Allez donc comprendre quelque chose.