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​Le pouvoir des femmes fait la fierté des Lamba

A près de 23 kilomètres, au sud-ouest de la ville de Lubumbashi, se trouve la chefferie Kaponda. Ici, le peuple Lamba ne voit pas de mal à ce qu’une femme soit chef. Une réalité rare dans cette région patriarcale.

Sur les 33 villages que compte la chefferie Kaponda, six sont dirigés par des femmes. 18% de femmes sont chefs coutumiers et c’est une fierté pour Kaponda Bupe, fils du chef Kapsonda II, d’autant plus que ces femmes ont été coptées par un conseil de sages fait majoritairement d’hommes.

« Chez nous, explique le prince Kaponda Bupe, la femme a une place de choix dans la coutume comme dans l’administration contemporaine. » Fière, il ajoute : « Ne soyez donc pas surpris le jour où une femme montera sur le trône royal pour diriger une grande entité telle la chefferie. »

Une parité traditionnelle

Le pouvoir de la femme au pays des Lamba, au sud de Lubumbashi, tirerait ses racines dans l’histoire et la tradition même de la chefferie Kaponda. La tradition orale explique que cette responsabilisation de la femme vient de l’exode de Kol aruund, entendez la terre du peuple Lunda chez l’empereur Mwant Yav. Un exode qui a permis de faire des conquêtes. Après la conquête de nouveaux territoires, les femmes suivirent pour habiter les terres conquises. Un dicton lamba le dit bien : « la femme a créé le pouvoir et l’homme est venu juste construire. »

La coutume est ainsi assez matriarcale. La transmission du pouvoir se fait non pas du chef au prince, mais du chef à l’enfant aîné de sa sœur, qu’il soit fille ou garçon. Ceux qui règnent ne sont donc issus que de la lignée de la femme.

La compétence, un critère de cooptation

Mais ce pouvoir matriarcal surprend par son exigence de compétences. Il ne suffit pas d’être descendant de la lignée royale pour être chef de village Lamba. La femme qui commande doit être compétente. Elle est jugée par le conseil des sages et les notables avant son intronisation, sur bases des critères qu’énonce le prince Kaponda Bupe :

« Si un village est chapeauté par une femme, elle bénéficie d’un double rôle du chef : la gardienne des valeurs ancestrales qu’elle doit transmettre à sa progéniture et à ses administrés, et également son rôle de chef qui l’appelle à rester impartiale et à  montrer son égalité à l’homme dans la gestion. »

Pareille vision de la femme et de la parité devrait inspirer la société congolaise. Cela aiderait à davantage améliorer le sort de la femme et à voir autrement le développement.

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