« Il faut rouler 40 kilomètres à l’heure, en milieu urbain ». Voilà ce que prescrit le code de la route en RDC. Mais visiblement, ce n’est pas le cas pour les officiels congolais.
Je suis sur l’avenue Patrice Emery Lumumba, l’artère principale de la ville de Bukavu. Il y a une minute à peine, j’ai entendu des véhicules klaxonner d’une manière particulière. Il ne s’agit pas d’une ambulance mais plutôt de véhicules de la police, affectés pour la sécurité du gouverneur en déplacement pour une inspection des routes en construction.
La police impuissante…
Dans ce convoi, un des véhicules de la police devance les autres à toute vitesse et ouvre le passage. Pas question pour le policier de roulage de signer une contravention, d’excès de vitesse. Au contraire, il arrête la circulation de tous les autres véhicules sur ce tronçon et reste debout sans bouger, jusqu’à ce que le dernier véhicule du convoi passe.
« C’est comme si la loi avait été faite pour les uns et pas pour les autres… » s’étonne un passant. « Pourquoi les officiels roulent à toute vitesse ? Ils ont peur de quoi ? Ils ont peur des terroristes ? Ou bien ont-ils peur du peuple et de sa colère ? » s’interroge un homme d’une cinquantaine d’années, propriétaire d’un kiosque devant la route.
Un de ses clients répond : « Ils sont redevables devant la population c’est pour ça qu’ils ont du mal à se promener à pied, car ils veulent éviter leur base électorale ». Curieusement, je constate aussi que les convois des véhicules de la MONUSCO roulent aussi à vive allure.
Risques d’accidents
A présent, les élèves ont des consignes de la part de leurs parents : faire attention sur la route de l’école, surtout regarder à gauche et à droite avant de traverser et se méfier, même si c’est le véhicule du ministre de l’Education qui arrive.
Car plusieurs accidents ont été enregistrés suite à la pression de ces convois d’ officiels contre des véhicules privés rencontrés sur la route. Souvent, certains véhicules finissent leur course dans les ferrailles, au bord du monument de la place de l’indépendance.
« Nul n’est au dessus de la loi »
On répète toujours que : « nul n’est au dessus de la loi », et l’article 62 de la Constitution stipule que : « nul n’est censé ignorer la loi ». Face à cette situation, je me demande alors : « Est-ce que la police de roulage attend l’arrivée de la Cour pénale internationale pour sanctionner et imposer le respect du code de la route ? »
Si la voiture d’un simple chauffeur doit être arrêtée pour excès de vitesse, le véhicule d’un officiel aussi ! Pas de traitement de faveur, la loi est contraignante, mais c’est la loi ! Il faut éviter cette politique du « deux poids, deux mesures » car le code de la route n’a pas prévu une quelconque exception pour les officiels.
vraiment cela est devenu une habitude pour toutes les autorités provinciale et nous en avons mal nous le bas peuple. que la CPI puisse intervenir en inscrivant cela parmi les fautes lourdes que peuvent subir les autorités qui pensent être au dessus de toute loi du pays.