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A Goma, les morts ne reposent pas en paix

Dans la culture africaine, les vivants doivent du respect aux morts. Profaner une tombe de quelque manière que ce soit, c’est cracher sur la mémoire du mort qui s’y trouve. C’est également troubler son repos éternel.

Dans différents cimetières de la ville de Goma, j’ai souvent été témoin des profanations des  tombes. C’est comme si les Congolais avaient une pierre à la place du cœur.

La ville de Goma est connue pour être une ville cosmopolite. Elle est habitée par des personnes venues de toute part et notamment des campagnes. Certains d’entre eux aiment cultiver, alors qu’en ville il n’y a pas de place pour cela. Du coup, ils prennent d’assaut tous les espaces, même les cimetières qu’ils transforment en fermes ou en jardins. Ils y plantent des haricots et des légumes de toutes sortes que l’on vend sur les marchés de la ville.

Les femmes que j’ai rencontrées dans ces cimetières devenus des plantations, affirment que « la culture de haricot est plus productive et plus rentable dans un cimetière que dans une terre qui n’a pas de cadavres ». A mon avis, si ce n’est pas une abomination, je me demande ce que cela peut être. Comment un tel manque de respect aux morts est-il possible ?

Les croix en bois utilisées comme bois de chauffe

Se procurer du charbon de bois ou toute autre source d’énergie pour la cuisson est un vrai défi auquel font face au quotidien les habitants de Goma. L’électricité étant l’apanage de quelques riches, les pauvres utilisent le bois. Et lorsqu’il n’y a plus de bois à ramasser, les croix font l’affaire !

Pour éviter que l’on ne cultive sur les tombes de leurs proches, certaines familles riches construisent des sépultures en bétons et les pavent de carreaux. Certes, cela coûte beaucoup d’argent, mais l’avantage est que les croix sont alors difficilement détachables. En plus, on ne peut pas cultiver sur ce genre de tombes, car cela demande de casser la structure faite en dur. Malgré tout, les tombes des riches n’échappent pas à la profanation : les enfants dont les familles habitent à côté des cimetières viennent souvent jouer sur les pierres tombales.

Des pratiques punissables par la loi

La profanation des tombes est une infraction passible de peine d’emprisonnement en droit congolais. L’article 111 du Code pénal congolais livre II punit d’une servitude pénale allant d’un mois à un an, quiconque détruit, abat, mutile ou dégrade un tombeau. Si le bon sens africain sur le respect des morts ne suffit pas pour convaincre les Gomatraciens à cesser ces pratiques, j’ose croire que la loi devrait les dissuader de continuer les profanations.

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Les commentaires récents (4)

  1. Wow! Juste lorsqu’on se disait que la dignité humaine est tout ce qui nous reste dans notre pays, on la voit aussi attaquée. Triste situation!

  2. Vous savez , il a toujour eu les commencement des toutes chose et la fin sur cette terre, donc quelque soit là durée de la souffrance où de malheur que nous traversont dans notre territoire , lorsque les temps viendra nouviveront la paix est personnes n’aura besoin plêré et d’allez pledé chez quelquin. sant Dieu on est tous morte avec notre Rois de rois ont gagnera la paix dans notre pays que Dieu soit loué .

  3. C’est le congo mon frère,les respect des morts chez les Afriques n’est rien.
    Suite à l’exode rurale,les geans font cequ’ils veulent et surtout l’incompetence de l’autorité hierarchique.
    La pauvreté mentale serais l’une de cause.
    Joseph depuis la ville de Bukavu.