Jeudi 17 novembre, c’était la consternation à Mbujimayi après l’assassinat du journaliste Marcel Lubala Kalala. Producteur des émissions sur l’environnement et les changements climatiques à la RTNC Mbujimayi, le journaliste a été tué par balle à son domiciledans le quartier Kajiba, commune de la Muya, non loin du palais de justice de Mbujimayi.
Le député provincial Nyembwa Nyerere, qui s’est rendu sur le lieu du drame immédiatement après les faits, affirme que ce sont des hommes en tenues de police et des FARDC qui ont tiré à bout portant sur le journaliste. Il a reçu une balle au cou et une autre dans la poitrine.
Les malfaiteurs ont cassé la porte et fait irruption dans la maison. Ils ont ligoté la femme du journaliste et exigé de l’argent. Une bagarre s’est engagée et le journaliste a réussi à s’échapper des mains des bandits. Malheureusement c’est au moment où il fuyait vers la parcelle voisine qu’ ils lui ont tiré dessus.
Cet assassinat intervient alors que la ville de Mbujimayi connaît une insécurité nocturne sans précédent. Le couvre-feu décrété par les autorités depuis plusieurs semaines, en vue de juguler cette insécurité, n’a rien changé à la situation. Plus grave, ce sont les hommes en uniformes qui sont souvent pointés du doigt.
Forte mobilisation dans les rues de Mbujimayi
Très en colère, les organisations de la société civile et les professionnels des médias de Mbujimayi ont organisé une marche géante ce jeudi dans les rues de la ville. Ils scandaient des slogans hostiles au général de la police David Masandi qui, selon eux, est incapable d’assurer la sécurité à Mbujimayi. La police a tiré des gaz lacrymogènes, sans venir à bout de la détermination des manifestants.
La marche s’est terminée par un sit-in au grand tintamarre devant le gouvernorat du Kasaï-oriental. Dans leur mémo, les journalistes réclament que lumière et la justice soient faites sur l’assassinat de leur confrère. Ils exigent aussi la démission du commissaire provincial de la police David Masandi. Toutes les chaines de radio et de télévision ont décrété une journée presse morte ce jeudi. Le journaliste Marcel Lubala laisse une veuve et des orphelins.
A noter que c’est la troisième attaque armée contre les journalistes à Mbujimayi en l’espace d’un mois. Déjà les reporters Pierre Serge Ntumba de RTDK et André Rosier Kasonga de KHRT ont été victimes des visites nocturnes d’hommes en armes. Dieu merci, ils ont survécu, mais ils ont été dépouillés de tous leurs biens.
Les journalistes exigent plus de sécurité et qu’on respecte leurs droits.