Alors que le débat sur la révision ou le changement de la Constitution fait rage dans la classe politique, la position de l’Eglise catholique, exprimée à travers des déclarations de différents évêques dont celui de Lubumbashi et du cardinal Ambongo, ont entrainé une réaction du vice-Premier ministre Jean Pierre Bemba. Dans une émission, il a affirmé que l’Eglise qui se plaint que rien n’est fait par le gouvernement sur le plan social, a pourtant reçu 1 million de dollars comme donation pour mettre en œuvre des projets de développement dans chacun des 48 diocèses que compte le pays.
Une révélation non démentie par l’Eglise qui reconnait le versement de cette somme, mais accuse Jean-Pierre Bemba de propos désobligeants. Loin de ce débat, je m’interroge tout de même pourquoi l’Eglise catholique avait accepté de prendre de l’argent d’un régime qu’elle critique. Surtout que la gestion de ces fonds a fait l’objet de contestations au sein même de l’Eglise.
Un discrédit sur l’Eglise catholique
A Bukavu par exemple, un groupe de paroissiens a demandé des comptes à l’évêque sans obtenir de réponse. Cette affaire jette un sérieux discrédit sur la crédibilité de l’Eglise catholique qui a toujours mis en avant la morale et les valeurs comme fondement de son engagement social et politique. Le mal congolais est-il si profond que même les serviteurs de Dieu ne sont pas exemptés de maux qui rongent notre société ? Quand on est réellement attaché à des valeurs morales, on n’accepte pas les propositions de celui dont on fustige la mauvaise gestion…