article comment count is: 0

Avenue Kamanyola à Lubumbashi : une route sous haute surveillance ou sous haute tracasserie ?

L’avenue Kamanyola, dans son tronçon entre Ruwe et Sandoa, est un axe stratégique de Lubumbashi. Passage rapide vers la route du Golf et abritant la résidence officielle du chef de l’État, cette route a toujours été sujette à des restrictions. Mais si hier, ces mesures étaient clairement définies, aujourd’hui, elles semblent plus arbitraires que jamais.

Sous le régime de Joseph Kabila, la circulation sur cette route était strictement encadrée. Dans un premier temps interdite, elle fut ensuite autorisée uniquement pendant la journée, mais sous des conditions draconiennes : pas de vitesse excessive, pas d’arrêt, pas de klaxon, pas de dépassement. Piétons, vélos et motos en étaient bannis. Cette interdiction incluait même les motards de la police, au point que certains conducteurs en fuite se précipitaient sur cet axe pour leur échapper.

Les sanctions étaient variées : remontrances, amendes, confiscation de biens, et parfois même des passages à tabac. Malgré ces contraintes, les règles étaient au moins connues de tous.

L’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi avait apporté un vent de liberté. Les barrières furent levées, et la circulation redevint fluide, de jour comme de nuit, à la grande satisfaction des usagers. Mais ce fut un soulagement de courte durée.

Un retour des restrictions, plus floues que jamais

Depuis quelque temps, les contraintes sont réapparues, mais cette fois sans règles claires. Excès de vitesse ? Vitesse trop lente ? Un regard trop insistant sur la résidence présidentielle ? Autant de prétextes utilisés par les éléments de la garde républicaine pour immobiliser les véhicules et exiger des paiements pour « libérer » les conducteurs.

Les témoignages se multiplient : des conducteurs arrêtés sans raison valable, des sommes d’argent réclamées pour éviter des « sanctions », des usagers intimidés. Et tout cela sans la moindre signalisation pour avertir de supposées infractions. Plus inquiétant encore, ces pratiques se font alors que le chef de l’État n’est même pas dans la ville.

Une route aux règles invisibles

Ce tronçon de l’avenue Kamanyola semble suivre un code de la route qui lui est propre, un code non écrit mais rigoureusement appliqué par ceux qui y voient une opportunité de racket. À ce rythme, les usagers s’interrogent : s’agit-il encore de sécurité ou d’une nouvelle forme de tracasserie déguisée ?

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion