Le président de la République a récemment annoncé, lors d’un conseil des ministres, la réduction du coût du passeport congolais de 99$ à 75$. Une décision accueillie avec soulagement par de nombreux citoyens, car elle témoigne d’une volonté politique de rendre ce document plus accessible. Toutefois, au-delà de l’annonce, les réalités sur le terrain restent préoccupantes.
Malgré cette baisse, le passeport congolais demeure parmi les plus chers au monde, notamment si l’on tient compte des pratiques informelles qui entourent sa délivrance. En réalité, obtenir un passeport congolais peut coûter jusqu’à 300$, voire plus, lorsqu’on souhaite l’obtenir dans un délai raisonnable. Ces frais supplémentaires sont souvent imposés par des agents véreux, opérant dans des réseaux parallèles bien connus du grand public.
Des réseaux parallèles bien ancrés
Il ne suffit pas de baisser le prix officiel si rien n’est fait pour démanteler les circuits de corruption. De nombreux requérants se voient contraints de « mettre la main à la poche » pour accélérer le processus. Tant que ces pratiques existeront, la mesure présidentielle n’est qu’un coup d’épée dans l’eau.
La situation est encore plus complexe pour les Congolais vivant à l’étranger. Le renouvellement de leur passeport est un véritable parcours du combattant, avec des services consulaires peu réactifs, voire inexistants dans certains pays. L’absence de guichets permanents, les lenteurs administratives et le manque de suivi transforment une simple formalité en un casse-tête.
Le passeport ne devrait pas être un luxe, mais un droit. L’Etat doit corriger les dysfonctionnements qui entourent sa délivrance. Le processus devrait être plus transparent, accessible et respectueux des citoyens. La baisse du coût est une avancée, mais elle ne portera ses fruits que si elle s’accompagne d’un nettoyage radical des pratiques illicites et d’une modernisation des services.